8 septembre 2015 à 13:49

Focus sur Redha Tergou

Il est de cette catégorie de joueurs qu’on nomme communément une doublure, même s’il n’est pas gardien de but. Pendant la durée de la suspension de Yann Schneider, qui s’achève, Redha Tergou a été associé à Amara Keita en défense centrale.

Certains accumulent les kilomètres sur les pelouses de CFA, lui multiplie les allers et retours entre l’équipe “Une” et la réserve de Sarre-Union, qui évolue désormais en Excellence du Bas-Rhin

« J’aimerais bien un jour gagner vraiment ma place de titulaire, commence par dire Redha Tergou, qui vient d’entamer son troisième exercice dans le club d’Alsace-Bossue. Mais je ne réclame rien, c’est à moi de montrer des choses, d’avoir la confiance de mon coach, celle de mes coéquipiers aussi. »

« Les anciens, je les écoute pour les conseils qu’ils ont à me donner, pas pour les écraser »

Et il sait qu’il doit absolument être meilleur que Yann Schneider, pratiquement indéboulonnable dans le coin, avec son expérience et son brassard de capitaine.

« Finalement, j’ai très rarement évolué avec lui, sauf à Moulins lors de la première journée. J’ai plutôt toujours profité de ses absences pour récupérer un peu de temps de jeu, comme lorsqu’il s’était blessé la saison passée. »

Rassurez-vous, Redha Tergou, qui aime bien « mettre le pied en match » et aller au duel, a une bouche moins virulente.

« Je suis quelqu’un de tranquille dans la vie, plutôt calme. En tout cas, les anciens, je les écoute pour les conseils qu’ils ont à me donner, pas pour les écraser. »

La saison passée, notre défenseur central, « qui a toujours défendu » depuis ses débuts de footballeur du côté de Bitche, avait grignoté dans une bonne dizaine de matches de CFA, dont sept titularisations.

« Je suis quelqu’un d’ambitieux. J’aurai 23 ans en janvier prochain, j’aspire à m’installer », raconte celui qui a toujours suivi les pas de Sofiane, son frère aîné, désormais coéquipier du Schilikois Rayane Boukemia dans une université de Boston.

« Il a une vraie fonction de grand frère pour moi. Il me montre le chemin à suivre, dans le foot d’abord, mais surtout dans ma vie. »

Les clubs de Sarreguemines, Reipertswiller et Sarre-Union ont été leurs étapes communes, même si l’aîné était déjà parti quand le cadet arrivait. Et même si l’un a toujours voulu trouver les filets du but adverses quand l’autre les a toujours défendus.

Des terrains de jeu qui leur ont surtout permis de multiplier les kilomètres.

« Ils sont moins contraignants que ceux faits par nos parents, Djelloul et Houria, pour nous véhiculer de Bitche à Sarreguemines pendant de longues années. Une demi-heure pour y aller, le même temps pour rentrer. Sans eux, il n’y aurait jamais eu de CFA. »

Logisticien à Reichshoffen

Hier matin, Redha Tergou s’est pourtant mal levé. Un petit mal de crâne persistant. « Les nuits sont courtes après une défaite, surtout quand c’est la deuxième d’affilée. On se pose beaucoup de questions. Avec Lahcen (Belktati) , Loïc (Heinrich) et Mehdi (Ouadah) , on a échangé beaucoup de SMS très tard, jusqu’à ce midi (hier) même. »

Il le dit, il apprécie de « se remettre en question », même après une victoire. « C’est nécessaire pour avancer dans ce qu’on aime faire. Il faut prendre les critiques, quand elles ne sont pas méchantes, pour un bienfait. »

Dans sa tête, sa relance, pourtant pas ratée, qui sera à l’origine du but grenoblois, tourne presque en boucle. « C’est de l’incompréhension, donc un réglage à faire. On ne se parle pas assez. Tu joues la balle dans les pieds alors que le coéquipier l’attend autrement. »

Et si le football est d’abord un plaisir, surtout pas un gagne-pain, c’est qu’il a des semaines très remplies. Redha Tergou, en plus d’être défenseur à l’USSU, est logisticien (après avoir obtenu une licence à l’IUT de Sarreguemines) chez Vossloh-Cogifer à Reichshoffen.

« Grâce à mon employeur, j’ai un emploi du temps aménagé. Je me lève tôt tous les jours. Je travaille de 7h30 à 16h30 pour pouvoir filer à l’entraînement après. »

Il ne parle pas de contraintes, encore moins de sacrifices, « mais d’un équilibre pour satisfaire le besoin d’être sur une pelouse de foot ».

Avec le retour annoncé de Yann Schneider, il dit alors tout sourire que son boulot « d’intérimaire a pris fin, en même temps que mon contrat », mais il affirme plus sérieusement sa volonté de s’imposer ici… ou ailleurs.

« Je n’ai aucune exigence, sauf envers moi-même. Je me donne une saison pour devenir indispensable ici. »

Dès aujourd’hui, Redha Tergou va se tenir prêt à rendre service, à tous les postes de la défense ou comme milieu défensif. « La polyvalence est une force. Et travailler ne me dérange pas. »

Physiquement comme mentalement, le jeune homme se dit apte au service. Comme son club, il veut juste gommer les petits défauts qui l’empêchent de décoller. Et décoller de son maillot le qualificatif de doublure.

Ne plus jouer les utilités, pour devenir utile. Le bonheur du plein-temps…

 

Source DNA.fr

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