1 décembre 2015 à 13:52

Du côté de Schirrhein (1)...

Depuis cet été, Denis Cannet est le gardien de but du FCE Schirrhein-Schirrhoffen. Celui qui aime ses mains comme pas deux, après avoir notamment fréquenté le FR Haguenau, le Racing et le SC Schiltigheim, est sorti de l’ombre.

Le bonheur, c’est deux mains

Cela faisait six ans qu’il était le gardien numéro 2, deux au Racing puis quatre au SC Schiltigheim, « derrière Steven Delavau, Jean-François Kornetzsky, puis Stéphane Schneider ». Denis Cannet était donc celui qu’on sortait de l’ombre en cas de blessure ou de suspension du titulaire.

« J’ai joué six matches en CFA 2 sans en perdre un. C’est ma fierté », sourit le jeune homme de 23 ans, qui avait fait ses débuts à ce niveau la veille de son vingtième anniversaire, le jour de celui de Colette, sa maman. C’était le 17 mars 2012 face à l’ASIM.

Sélectionné avec Léo Westermann comme coéquipier

En juin dernier, il avait décidé de quitter le club schilikois, même si ses dirigeants espéraient le conserver, presque autant pour ses qualités mentales que physiques.

« J’avais besoin de connaître autre chose, d’avoir peut-être le frisson d’être celui qu’on regarde. Quand tu joues en équipe réserve, même en DH, ce n’est pas le cas. J’avais besoin de cette “pression” là. Et puis, jouer le haut de tableau plutôt que le bas me convient. Je n’ai pas de regrets. »

Des choix, Denis Cannet, coach sportif chez Énergie Vitale (Haguenau), a l’habitude d’en faire. C’est que le gamin de Wissembourg est né avec des mains à utiliser très rapidement. « Je suis d’une famille sportive, très basket même. »

En bref, tout le monde y a joué, père, mère, grand frère (Jérôme) et grande sœur (Claire), son papa Christian ayant même été vice-président de Wissembourg, sa maman s’occupant alors de la buvette.

« J’ai commencé le basket très jeune et, comme tous mes copains jouaient au foot dans la cour de l’école, j’ai aussi pris une licence à Riedseltz. »

Dans les deux sports, il rencontrera le succès. Au foot, il dit qu’Albert Stoeckel l’a « fait grandir ». Il sera sélectionné du Bas-Rhin, puis d’Alsace, avec Léo Westermann comme coéquipier, sous les panneaux. Il sera sélectionné d’Alsace, avec Raphaël Gherardi, entre les bois. « Je pouvais intégrer le Pôle Espoirs du Lycée-Couffignal et jouer à Gries, ou rejoindre le centre de formation du Racing. Quelques années plus tôt, mon frère avait fait le choix du basket, j’ai fait celui du foot. Et j’avais dû arrêter net le basket, j’avais quatorze ans. »

Le détour par la salle de Wissembourg

Si de graves blessures l’éloigneront progressivement de son rêve, Denis Cannet ne chassera jamais le sourire de son visage.

« Gamin, je suis vite devenu gardien de but. Quand on menait 7 ou 8 à 0, le coach me mettait dans le champ pour que je marque aussi des buts, pour que je puisse me défouler surtout. »

Quand il rentre à la maison à Riedseltz, avant d’emménager avec Charline, sa compagne… handballeuse, il fait toujours un détour par la salle de Wissembourg, « tenter deux ou trois shoots face au panier », ou voir Jérôme transpirer. Il avoue même avoir pris une licence de basketteur la saison passée, pour se réchauffer les mains pendant la très longue trêve hivernale des footballeurs.

« Je jouais avec les copains de mon frère, quelques minutes par match seulement, pour ne pas risquer de blessure. J’ai même participé à la finale régionale de Division d’Honneur face à Moernach, que nous avons perdue de justesse. »

Il est comme ça, l’ami d’adolescence de Jordan Gasser – « Un top mec » –, toujours partant pour donner un coup de main. Puisque ce sont elles qui l’amusent et le réjouissent.

Comme lorsqu’il s’occupait des jeunes gardiens du SC Schiltigheim ou de leurs homologues féminines le temps de son service civique à la Ligue d’Alsace.

Désormais, il ne va plus caresser son poteau droit, puis le gauche, puis la barre transversale avant un coup d’envoi. « Je reste un peu superstitieux toutefois. Quand je mets mes affaires de gardien, je commence toujours par le côté droit. Chaussette, chaussure, protège-tibia, gant », énumère Denis Cannet avec gourmandise.

Une chambre habillée des posters de Grégory Coupet

Avec le même appétit, il parle de cette chambre d’enfant à Riedseltz très bientôt délaissée. Ses murs resteront habillés des posters « de Grégory Coupet, mon modèle absolu », et sur une étagère seront posés soigneusement, presque fièrement « toutes les coupes et trophées remportés au basket et au foot ».

Aujourd’hui, aimanté par les mots de Johny Roecklin (le coach) et Pierre Dillinger (le président), Denis Cannet est un gardien d’Excellence. Heureux de jouer « régulièrement devant près de quatre cents spectateurs », ému d’avoir vu près de 700 Schirrheinois faire le déplacement de Réding lors du dernier tour de Coupe de France.

« Je sais ce qu’est d’avoir un douzième homme avec soi. C’est bon d’être ici, d’être une partie du village. Avec la seule obligation de mouiller le maillot. »

Il sait tout ça. Et il sait que ses deux mains sont précieuses. Qu’elles promettent beaucoup, qu’elles annoncent de beaux lendemains.

 

Source DNA.fr

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