4 décembre 2015 à 16:59

Focus sur Florian Guillin

Depuis qu’il est arrivé à Sarre-Union, Florian Guillin change de stature au gré des saisons. Il avait été prometteur, avant de se blesser. Le jeune attaquant de tout juste 22 ans est désormais renaissant.

En mode renaissance

Samedi, quand il a égalisé sur la pelouse du stade de l’Ill de Mulhouse, il a tout de suite piqué un sprint. Il a couru vers son banc de touche, pour se jeter dans les bras de Jean-François Mathis. Le gardien numéro 2 du club tient la première place de ses amis de foot.

Deux ans d’attente

« Il a été d’un précieux soutien dans les galères que j’ai traversées au même titre que ma copine Coralie, ma famille et mes proches. »

Cela faisait un peu plus de deux ans que Florian Guillin attendait ce moment, ce but plutôt.

Son premier en CFA avait été décisif, c’était celui de la victoire à Saint-Priest le 24 août 2013. Celui de samedi a permis à Sarre-Union de ne pas rentrer de Mulhouse bredouille.

« Je ressentais un vrai manque, raconte ce droitier capable de faire bon usage de son pied gauche. Ça me rendait presque malade tout ça. Alors, je savoure. La vie, ce sont des hauts et des bas. Et je sais que les bonnes choses passent beaucoup plus vite que les mauvaises. »

Il a beau n’avoir que 22 ans, l’attaquant excentré a déjà pas mal souffert dans sa chair. Quand il portait le maillot du FR Haguenau, le Racing l’avait invité à venir s’entraîner à la Meinau.

« J’avais dix-sept ans, j’avais passé un superbe début de semaine. Le samedi, je retourne jouer avec mon club en championnat. Et je prends un tacle par derrière. Les ligaments croisés du genou droit ont rompu. » Et les Strasbourgeois ne le rappelleront plus jamais.

Les Sarre-Unionnais, si. Il ira là où il avait déjà été licencié après des débuts à Herbitzheim, tout près du domicile familial.

C’était en 2013, il fera une saison d’apprentissage correcte, malgré de petites blessures certes, mais avec une bonne dizaine d’apparitions en CFA, et ce fameux but. « Sincèrement, je me faisais des plans dans la tête. Je raisonnais à long terme, je me disais que je percerai pour aller un jour en National. »

L’été suivant avait été très prometteur, il cessera de l’être quand son genou gauche cette fois tournera dans la pelouse de Reipertswiller. Toujours les ligaments croisés, toujours les mêmes interrogations. Et toujours près d’une année pour revenir.

« C’est franchement dur. Même quand tu peux retaper dans le ballon, tu ne comprends plus rien. Tu ne sais plus le contrôler, tu ne sais plus faire de passes. Tu passes de sales moments, à te poser dix mille questions. Et comme je suis un perfectionniste, c’est pire encore. Je souffrais vraiment d’un blocage mental. »

Une vidéo à Téléfoot

Il dit avoir tenu grâce à ses proches, estime apprendre à relativiser. « Je ne pense plus qu’à très court terme. Seul le prochain match m’intéresse. Je veux devenir un joueur de CFA, devenir titulaire ici. Dans le foot, les choses vont très vite, elles sont parfois impitoyables. »

Dans ses moments de doute, lui qui a patienté jusqu’à samedi dernier pour obtenir sa première titularisation de la saison en CFA, il y a eu quelques éclaircies. Comme ce but inscrit sur le terrain de la Menora, en Coupe de France forcément.

« Comme il avait été filmé, ma copine m’a proposé de monter une vidéo et de la proposer à Téléfoot. C’est une émission que je regarde depuis tout gamin et mon but a été retenu. Mon prénom a même été prononcé. Plein de personnes m’ont félicité. »

Et puis, Éric Becker l’a titularisé samedi dernier, le préférant à Lahcen Belktati. « Je venais de réaliser de bonnes séances à l’entraînement, mais j’ai été autant surpris qu’heureux. Mon contentement a vite cédé la place à la concentration », dit celui qui est à la recherche d’un emploi pour trouver son équilibre.

« Il fallait alors que je sois à la hauteur, que je saisisse ma chance. Quand tu es dans ma position, tu dois être meilleur que celui que tu remplaces », raconte Florian Guillin, qui devait se contenter de bouts d’apparitions jusque-là. Quelques minutes de bon temps le samedi, avant de retrouver l’anonymat de l’Excellence en équipe réserve le dimanche. Où il a déjà été six fois buteur.

Devenir le titulaire des choix d’Éric Becker

Mais le jeune homme rêve forcément d’autre chose. Il rêve plutôt de devenir le titulaire dans les choix de son coach, Éric Becker. « Je me sens bien mieux qu’après un match avec la “Deux” que nous perdons », plaisante ce Normand d’origine, dont la famille avait débarqué en Alsace quand il avait sept ans. Lui veut désormais se démarquer, devenir un joueur de CFA à plein temps.

Alors, il lui reste à remporter son pari avec Thomas Zerbini, marquer cinq buts, ou être quinze fois décisif pour gagner le maillot de Morgan Schneiderlin, l’ami de son coéquipier, ou aller le voir jouer à Manchester.

En attendant, c’est à Bischwiller que Florian Guillin espère convaincre de sa renaissance. Le maillot de Sarre-Union sur le dos, il se voit bien accomplir un nouveau sprint vers son banc de touche…

 

Source DNA.fr

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