6 janvier 2016 à 08:54

Dans les coulisses de l’exploit

De la causerie d’avant-match, au retour en pleine nuit en Alsace, en passant par les dernières minutes du match qui ont paru une éternité, l’entraîneur Eric Becker a accepté de nous parler de cette journée extraordinaire, qui a vu Sarre-Union, son équipe, se qualifier pour les 16es de finale de la Coupe de France.

En s’imposant 1-2 samedi soir au stade Armand-Choufflet de Villefranche-sur-Saône, l’US Sarre-Union s’est hissée pour la première fois en seizièmes de finale de la Coupe de France de football. Eric Becker, aux premières loges des coulisses de l’exploit, raconte.

L’ADVERSAIRE. « En 32es de finale, avec l’entrée des clubs de Ligue 1, on espérait tous un gros club. Forcément, en apprenant que c’était Villefranche, c’était un peu la déception. Mais très vite, le côté positif a pris l’ascendant, j’ai dit aux joueurs qu’on avait 50 % de chances d’aller en 16es de finale. »

« Il ne s’agit pas toujours d’aligner les onze meilleurs, mais plutôt le meilleur onze »

LE CHOIX DES 16 JOUEURS. « C’est la partie la plus difficile pour un entraîneur, mais ça fait partie de la mission du coach. Le choix des joueurs est une problématique que rencontrent tous les entraîneurs de sports collectifs. Il ne s’agit pas toujours d’aligner les onze meilleurs, mais plutôt le meilleur onze. Mon objectif, était de trouver comment faire jouer cette équipe pour qu’elle exprime ses qualités et ne se mette pas en situation d’échec. C’est vendredi soir, quand j’ai mis l’accent sur l’importance des coups de pieds arrêtés et élaboré devant les joueurs, l’aspect tactique, que j’ai écarté 5 – 6 joueurs du groupe. Ensuite, j’ai voulu garder tous les 16 joueurs sous pression jusqu’au bout. Ils n’ont su la composition de l’équipe que lors de la causerie d’avant-match, dans les vestiaires du stade à Villefranche. »

LA CAUSERIE D’AVANT-MATCH. « C’est un 32e de finale de Coupe de France. J’ai senti la mobilisation et la motivation des gars dans leur regard. Mais dans la semaine qui précédait, j’avais déjà remarqué un engouement différent. Dans un premier temps, en m’adressant au groupe, je lui ai présenté les caractéristiques tactiques de notre adversaire, puis j’ai insisté sur le fait de toujours rester bien organisé. Je voyais que tous les regards étaient concentrés, y compris les remplaçants. Ensuite, les mots forts du discours ont été « qualification » et « historique ». Se qualifier pour les 16es de finale de la Coupe de France, ça n’arrive pas tous les jours et à tout le monde et que ce serait historique pour le club de Sarre-Union. »

LE MATCH. « On entre très bien dans le match. On y met tous les ingrédients, le sérieux, la rigueur défensive, l’abnégation et l’efficacité offensive. Ce qui nous permet de mener 0-2 à la mi-temps. On fait une première période idéale. Après, en 2e mi-temps, on prend un but malheureux contre notre camp. A partir de là, la tension est montée et on a plus souffert. Et dans le dernier quart d’heure, c’était Fort Alamo. La fin de rencontre est très crispante, on n’arrêtait pas de regarder le chrono, les 5 minutes de temps additionnel m’ont paru une éternité. On n’avait tous qu’une envie, qu’il siffle la fin. »

LA DÉLIVRANCE. « Au coup de sifflet final, c’est l’explosion. La joie est profonde. C’est un grand sentiment de liberté. Je suis complètement vidé et tombe à genoux sur la pelouse. Après, ce sont des courses folles, on saute les uns sur les autres. C’est magnifique, j’embrasse Isabelle (son épouse, qui est aussi dirigeante). Je chope tout le monde, on fait des photos, on va vers nos 200 supporteurs qui ont fait le déplacement pour les remercier de leur soutien. Certains joueurs lancent leur maillot aux supporteurs. »

DANS LES VESTIAIRES. « On savoure à 2000 %. Tout le monde est aux anges. Les sponsors amènent des bouteilles de champagne et les bouchons sautent. La fête est totale, la liesse partout. »

« Jouer à domicile »

LE RETOUR. « Après un casse-croûte offert par le club de Villefranche, c’est l’heure du retour, avec 4 minibus. Je roule toujours, je ne peux être assis à côté. Arrivé en Alsace, aux alentours de 2h30, j’ai laissé les joueurs, qui sont partis en boîte et suis tranquillement rentré chez moi, en compagnie d’Isabelle. Une folle et extraordinaire journée s’achevait. »

LE PROCHAIN ADVERSAIRE (interview réalisée hier après-midi, avant le tirage des 16es de finale). « Personnellement, je n’ai pas de préférence, si ce n’est de jouer à domicile, devant nos supporteurs et tous nos bénévoles qui s’investissent pour le club, pour les remercier. Sinon, une équipe de Ligue 1, ce serait magnifique. »

UNE PREMIÈRE. « Si j’ai déjà joué un 16e de finale de Coupe de France avec Istres contre le grand OM (le 14 mars 1992, victoire 2-1 de l’OM grâce à un doublé de Papin, ndlr) des Papin, Mozer, Waddle, Deschamps, Sauzée, Boli, Casoni… ce sera une grande première en tant qu’entraîneur. »

Même à l'entrée du stade une banderole attendait les joueurs à leur retour.

 

Source DNA.fr

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