14 janvier 2016 à 12:40

Le précieux discret: Roger Lauer

Quand un match va commencer, il va toujours à la même place. C’est lui qui manœuvre la grille d’accès au terrain pour protéger les joueurs du public. Mais Roger Lauer est plus que ça.

Son président le définit en quelques mots savamment choisis. Roger Lauer est donc « la personne la plus discrète et la plus bosseuse du club », là tous les jours, sans jamais « avoir un mot plus haut que l’autre », satisfaite de son sort.

On l’avait retrouvé samedi dernier, souhaitant à tous de sa voix douce et bienveillante une année 2016 meilleure que sa devancière. Puis il avait pris sa place habituelle, à l’entrée du couloir menant au vestiaire, dos à la tribune.

Et ses oreilles avaient vite bourdonné, l’homme identifiant les gens en les entendant simplement aux sons (parfois crus) qu’ils émettent. Untel « ne s’est pas calmé », l’autre ne « devrait pas dire ça », quand le troisième devrait « absolument apprendre à se taire ».

Roger Lauer déteste l’insulte, pardonne sans confession aux arbitres leurs fautes, respecte tous les joueurs, ceux d’ici comme ceux d’en face.

Il avait fini par quitter son poste, lâchant avec son humour paisible. « Si j’espère que 2016 sera différente et meilleure que 2015, je crois que tout n’a malheureusement pas changé. »

À part ça, l’ancien adjoint aux Sports de la Commune, également basketteur « jusqu’à 52 ans », est tombé dans le foot il y a une bonne trentaine d’années, tout en pratiquant encore le tennis.

« J’ai tendance à jouer un peu pépère »

« J’étais classé 15/1. Aujourd’hui, je reste au fond du court et je choisis mes adversaires pour ne pas devoir trop courir, dit-il tout sourire. J’ai tendance à jouer un peu pépère. »

À 83 ans, Roger Lauer est tout sauf ça. « Ma femme, Micheline, rouspète bien un peu de temps à autre. Quand je lui dis que je pars pour une heure et qu’elle devient plus longue. »

L’ancien chef de fabrication chez Bruder-Keller, arrivé de Hayange en 1958, aime bouger et possède l’art du bricolage. Il se joue des serrures comme des ampoules à changer, répare tout ce qui tombe en carafe au stade Omnisports.

« Je suis au foot tous les jours, parfois aussi au tennis (il fait partie du comité après avoir été président). Je préfère ça plutôt que rester devant la télé. Le lundi, c’est la journée la plus chargée. Je nettoie les vestiaires, je vide les poubelles, je range les chasubles et les ballons, j’inspecte la pelouse et je vais voir si les filets de but n’ont pas de trou. » Sans oublier bien sûr d’arroser plantes et fleurs environnantes.

Son quotidien se construit ainsi, lui qui est si « fier de voir les gars » et ses trois chouchous (Jean-Philippe Djé, Yann Schneider et Vianney Schermann) évoluer en CFA.

« Pour une si petite commune, c’est exceptionnel, à l’image de ce 16e de finale contre Niort », souffle l’homme à tout (bien) faire de l’USSU, qui en est à son cinquième président. Lui ne s’essouffle jamais, s’enthousiasme toujours. « J’ai vu ce club passer de la D3 départementale au CFA. Je me régale d’autant que l’ambiance est très bonne. »

Mardi, il se postera à l’endroit habituel. Se dira que 2016 commence bien pour ses yeux. Quant aux oreilles, bah…

 

Source DNA.fr

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