18 janvier 2016 à 11:08

Confessions de capitaine

Ancien pro à Strasbourg, Yann Schneider qui a chaussé ses premiers crampons à Schoenbourg est de retour en Alsace Bossue depuis 2009. Capitaine de l’US Sarre-Union, il travaille aussi comme employé communal dans le village de son club.

Coïncidence ou signe du destin ? Le 19 janvier prochain, jour du 16e de finale de Coupe de France face à Niort (Ligue 2), Yann Schneider fêtera ses 30 ans. Et une chose est sûre, le capitaine des Bleus de l’US Sarre-Union fera tout son possible pour s’offrir, avec ses équipiers, une qualification pour les 8e de finale de la compétition.

« J’ai envie que mes équipiers bénéficient d’un bon terrain »

Pour cet ancien professionnel, sous contrat pendant trois ans au Racing Club de Strasbourg, le football est un élément central de sa vie. « J’ai toujours adoré jouer avec mon grand frère, mais enfant je n’étais pas vraiment fan et je n’aimais pas vraiment regarder les matchs. Ce qui m’intéressait, c’était d’en faire ». Et visiblement, 25 ans après avoir chaussé ses premiers crampons avec son papa comme entraîneur au club des SR Rehthal (devenu depuis l’AS Rehthal, ndlr) , Yann reste un homme d’action.

Revenu en Alsace Bossue pour jouer avec l’US Sarre-Union à partir d’octobre 2009 après que son contrat se soit terminé à Strasbourg, il travaille également comme employé communal, tout en s’efforçant de garder un peu de temps pour sa vie familiale avec sa femme, qu’il a épousée l’été dernier, et son fils de 4 ans.

C’est d’ailleurs son travail à la mairie qui fait de lui l’homme qui passe sans doute le plus de temps sur le terrain de football de tout le club. Car en plus des entraînements du soir et du week-end, Yann Schneider, avec ses collègues des services techniques, s’occupe aussi de l’entretien du terrain municipal. Une mission qui lui tient à cœur et qui lui procure aussi une certaine fierté lorsque les adversaires de l’USSU saluent le bel état du terrain. Même si cette position pourrait lui permettre de dégrader l’état de la pelouse avant des matchs contre des équipes techniquement supérieures, Yann Schneider dit ne l’avoir jamais fait, « déjà parce que j’aime le travail bien fait et que j’ai envie que mes équipiers bénéficient d’un bon terrain. En plus, nous n’avons pas une équipe pour balancer de grands ballons devant. Ce ne serait pas dans notre intérêt ». Sans compter qu’une intense rencontre sur un terrain cabossé doit être assez éprouvante pour les organismes des joueurs.

Debout à 5 h 45, de retour à la maison vers 22 h

Et sur ce plan-là, Yann Schneider n’a plus le luxe de se reposer en semaine pour être pleinement reposé le jour du match. Quatre jours par semaine, il se lève à 5 h 45 à son domicile de Graufthal, se prépare et prend la route pour démarrer sa journée de travail à 7 h du matin à Sarre-Union. Dehors quasiment tout le temps, il varie les tâches en fonction des besoins, alternant entre les plantations de fleurs, la taille des arbres, l’accrochage des décorations de Noël, mais aussi du petit entretien des routes ou encore le montage de chapiteaux pour les manifestations organisées dans la commune. D’ailleurs, c’est son service qui va recouvrir la terre battue du court de tennis couvert qui accueillera la réception VIP de mardi soir. Et souvent, alors qu’il s’occupe d’un massif de fleurs, ou de la mise en place de barrières place de la République, les supporters sarre-unionnais viennent le voir pour revenir sur le match du samedi précédent. Des interventions forcément « plus agréables après une victoire qu’une défaite ».

« Nous sommes entre deux mondes »

Les journées de travail de Yann s’achèvent en général à 17 h, lui offrant juste le temps de souffler un peu avant les entraînements au stade tous les soirs de semaine sauf le jeudi. Le retour à la maison, vers 22 h-22 h 30, signe alors la fin d’une longue journée. « Les nuits sont courtes », confirme-t-il. « Et elles le sont encore plus lorsqu’on perd. On se lève, on pense foot, on s’endort en pensant foot, ça occupe l’esprit constamment et forcément, ça déteint sur notre humeur, sur notre quotidien », explique le joueur qui souligne au passage la patience et la compréhension dont fait preuve sa femme. Car au-delà du quotidien et d’une organisation permettant de caler le jour de repos hebdomadaire au mieux en fonction de ses besoins en club, Yann sacrifie aussi une partie de ses congés à sa passion pour le ballon rond. C’est le cas pour les stages de présaison, pour les matchs en semaine en Coupe de France ou après un report en championnat, ainsi que pour les déplacements les plus longs.

Quant à son statut de joueur amateur après avoir connu le monde pro, avec quelques apparitions en Ligue 1, en Coupe d’Europe et en équipe de France 17, 18 et 19 ans, il semble le vivre plutôt bien, même si la situation n’est pas toujours facile à vivre au niveau CFA (Championnat de France amateur). « Nous sommes entre deux mondes. Celui des amateurs qui jouent pour le plaisir et celui des pros qui ne vivent que pour le football ». Pour des joueurs comme Yann, qui doivent se partager entre travail, football et vie de famille, « c’est beaucoup de sacrifice » et seule la passion pour le football peut permettre de tenir le coup.

Chevillée au corps depuis 25 ans, celle-ci ne semble pas prête de s’éteindre pour Yann Schneider, qui s’il est actuellement « le plus vieux de l’équipe » se voit encore fouler les pelouses pendant 5 ou 6 ans avant, il l’espère, de poursuivre sa passion en tant qu’entraîneur.

 

Source DNA.fr

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