7 février 2016 à 20:25

Rencontre avec un ancien de la maison, Pierre Klein

Il y a plus de 25 ans, l’US Sarre-Union était au bord du gouffre à tous les niveaux. L’arrivée de Pierre Klein va complètement inverser la tendance et redonner un nouveau souffle à l’équipe et au club, où il sera l'entraîneur de 1989 à 2002.

De l’ombre à la lumière

Mercredi prochain, au stade omnisports, à 19h, quand sera donné le coup d’envoi de ce 8e de finale historique entre Sarre-Union et Lorient, un homme retiendra son souffle plus que d’autres. Pierre Klein (62 ans) le dit lui-même : « J’ai toujours la boule au ventre quand je viens les voir jouer. » Il sera en bas de la butte qui fait face à la tribune, le long de la main courante, à la hauteur de la ligne médiane.

À l’autre bout de cet axe blanc, le banc de touche où Eric Becker, le coach de l’USSU, dirigera ses troupes du geste et de la voix. Pierre Klein connaît très bien cette zone. Il y a passé plus de dix ans et a été l’entraîneur le plus emblématique du club.

Pendant douze saisons, l’équipe va connaître cinq accessions

À son arrivée en novembre 1989, l’équipe se traîne en queue de classement de la Division 1 et chute en D2. Dix ans après, elle accède en Division d’Honneur. De l’ombre à la lumière.

Après la saison 90/91, la remontée de D2 en D1 est immédiate. Puis l’USSU refait progressivement surface, soit par paliers, soit par fulgurances. Pendant douze saisons, l’équipe va connaître cinq accessions.

La 13e année, alors que les relations se sont climatisées entre Pierre Klein et ses dirigeants, il trouve encore le moyen (alors qu’on lui a donné l’équipe II) d’en faire la championne d’Alsace de Promotion d’Excellence en Pyramide B…

Mais ne comptez pas sur lui pour faire le fanfaron, de bomber le torse ou de se vanter par rapport à cet extraordinaire bilan.

Pierre Klein n’est pas doté de super-pouvoirs. C’est un trimeur taiseux, un homme qui apprécie le travail bien fait et les situations saines. « Oui, j’ai relancé la machine et posé la première pierre, admet-il. Mais les entraîneurs et les dirigeants après moi ont aussi fait progresser le club. »

Feuilles mortes et vieux wagon

Fausse modestie ? Peut-être pas. Il sait, lui l’homme d’Harskirchen, qui a roulé sa bosse dans toute l’Alsace Bossue, le poids des paroles trop fortes et la réalité des fâcheries dans cette zone géographique. « Ici, tout le monde se connaît et connaît l’histoire de tout le monde », lâche-t-il.

Il n’en dira pas plus, soufflant juste que « s’il y a un regret, c’est de n’avoir pas su assez me protéger ainsi que les miens. »

L’USSU, Pierre Klein a d’abord joué pour elle, de cadets à seniors. Il a foulé le terrain Axmatt, à côté de la Sarre, où les peupliers balançaient des tonnes de feuilles mortes l’automne obligeant à d’interminables séances de nettoyage.

Pas de vestiaires sur place, juste une maisonnette et un vieux wagon. Des conditions plus que spartiates qui ont longtemps maintenu le club dans une situation préoccupante et sapé le moral des dirigeants.

«Sarre-Union était le club à battre, le meilleur ennemi des autres, se souvient Pierre Klein. Certains clubs du secteur se focalisaient plus sur les résultats de l’USSU que sur les leurs. Quand Guy Irion (le président de l’époque) fait appel à moi, j’entraînais Harskirchen. Guy est un copain, je connaissais parfaitement la situation. Le club était au bord de l’abandon, personne ne voulait le reprendre. »

Pierre Klein (qui entraîne Buttent actuellement) accepte le challenge de redresser l’USSU et de lui redonner une crédibilité.

Peu à peu, il fait le ménage au sens propre et au sens figuré. « Combien de fois j’ai entendu cette phrase: “Il n’est pas normal que l’USSU joue à ce niveau”…, sourit-il. On avançait tous dans la même direction, avec la même ligne de conduite. »

« On a bossé dur »

Il sera aussi de ceux qui ont persuadé Roudy Keller de rejoindre l’aventure. « Il a bouleversé le football en Alsace Bossue, c’est un passionné qui comprend vite les choses. Sa venue m’a soulagé. »

Abandonné le terrain Axmatt, place au progrès, au travail. « On a bossé dur. L’année de la montée en Promotion, on gagne 19 matches d’affilée, on a traversé la PE comme une flèche et on a vécu un final incroyable en Excellence… »

« Aujourd’hui, le positif l’emporte largement, conclut-il. Sarre-Union joue un beau football, rapide, précis et généreux. Et ce 8e de finale est déjà la victoire des dirigeants qui ont réussi à faire venir Lorient ici. »

 

Source DNA.fr

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