8 février 2016 à 20:57
Charles Gachenot: la courroie de transmission
Charles Gachenot, 37 ans, ne commence le foot qu’après avoir connu plusieurs sports (athlétisme, judo et demi-fond notamment).
Son père, professeur de sport, est le premier à créer une base de loisir autour du lac de Mittersheim (au sud-ouest de Sarre-Union) où Charles, en plus d’exercer son métier d’éducateur de voile, a pris sa succession.
« Le virus de transmettre? Parce que mon père enseignait dans le sport... »
Bien qu’imprégné de la culture et des valeurs du sport depuis tout petit, il ne s’imaginait pas un jour faire carrière dans le football.
D’ailleurs, il ne débute sur le pré qu’à l’âge de 16 ans, avec son départ pour Colmar dans le cadre d’une formation en sport-études. Il y croisera Dominique Lihrmann comme professeur, il aura comme camarade de classe Fabrice Ehret, devenu un ami.
« Le virus de transmettre ? Parce que mon père enseignait dans le sport.» Ça doit être «pour ça », qu’il s’est lancé dans l’éducation.
Comme joueur, ses débuts ne seront pas faciles, notamment à cause de ses importantes lacunes et de l’écart de niveau qui le sépare des jeunes de son âge.
Mais les nombreuses disciplines par lesquelles il est passé, lui ont permis d’avoir des bases solides.
« On a beaucoup de choses à en apprendre, notamment quand il s’agît d’expliquer les choses.»
Cette expérience et son métier lui permettent aujourd’hui de renforcer ses connaissances et d’améliorer son travail avec ses joueurs.
Il jouera un temps au FC Sarrebourg, mais il lui manque quelque chose, se sentant stagner.
« J’avais envie de progresser, de voir autre chose. Surtout que Sarre-Union était en progression alors que Sarrebourg commençait à décliner. »
Sa volonté finit par se concrétiser à 22 ans. Il signe à Sarre-Union comme joueur et entraîneur de l’équipe des U15.
Entre l’USSU et Charles, la fusion est immédiate car il retrouve dans ce club des gens passionnés et des valeurs qui lui sont chères.
« Elles sont d’ailleurs toujours là aujourd’hui, quinze ans après », glisse-t-il avec un large sourire.
Le professionnalisme et la confiance qu’on lui accorde ont aussi offert à Charles des conditions de travail idéales.
« Cela me permet de me sentir très bien, de gravir les échelons et d’acquérir tranquillement de l’expérience », confie l’intéressé.
En plus de progresser, il a vu le club grandir depuis son arrivée, et fait aujourd’hui partie des « anciens ».
Il est ravi de l’importance prise par Sarre-Union dans la région, phénomène auquel la Coupe de France n’est pas étrangère.
Mais au-delà de l’aspect historique de cette campagne 2016, c’est surtout à ses yeux la plus belle récompense pour tous ceux qui « font l’USSU », les travailleurs de l’ombre.
« Si on en est là aujourd’hui, si le club en est arrivé là, si j’en suis là, c’est grâce à eux », explique-t-il avec humilité.
Cependant, s’il se réjouit du développement de l’USSU, et de sa notoriété grandissante, il n’en oublie pas pour autant qu’il reste encore du travail.
Et notamment au niveau des jeunes, car les différences de niveau sont très importantes.
Phénomène qui inquiète Charles, mais qui pour lui s’explique par le fait que les meilleurs éléments préfèrent partir, le plus souvent au Racing.
« Pour des raisons financières, et aussi parce que le lieu géographique n’est pas très attrayant. Il faudrait donc améliorer les infrastructures, même si beaucoup de choses ont déjà été faites », ajoute-t-il.
Créer un centre de formation
Depuis qu’il a pris les rênes de la réserve, Charles Gachenot s’est fixé comme objectif de créer un vrai centre de formation à l’USSU, pour alimenter l’équipe “Une”.
« On en est encore très loin aujourd’hui, mais je me donne deux à trois ans pour y parvenir. Il faut pérenniser l’avenir de Sarre-Union. »
En effet, des équipes de jeunes solides, c’est une base importante pour un club, tout en « donnant encore plus de crédit à l’USSU, car les gens verront que c’est un club avec de l’ambition, qui mise sur les jeunes ».
Il aimerait d’ailleurs profiter de l’effervescence de la Coupe, de l’engouement actuel autour de Sarre-Union, et de la venue d’un club de ligue 1 pour attirer de nouveaux joueurs.
En attendant, Charles continue de s’aguerrir avec la réserve. Et gagner le droit un jour de rêver plus haut…
Source DNA.fr
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