8 février 2016 à 09:12

Les indiscrétions du côté de Lorient

À 24 ans, Benjamin Jeannot tente de gagner sa place sur le front de l’attaque lorientaise. Pour l’heure, le joueur formé à Nancy a surtout fait parler de lui en Coupe de France, à travers trois buts décisifs.

La Coupe pour exister

Lui aussi a grandi en bordure de forêt de Haye, sur les pelouses du centre de formation Michel Platini. Comme les Sarre-Unionnais Amara Keita et Fabien Lippmann, il a été biberonné à l’école de l’AS Nancy-Lorraine.

Mais contrairement à ses deux ex-camarades de jeu, Benjamin Jeannot est passé de l’autre côté du miroir. À 16 ans, l’attaquant est devenu pro, étant même le plus jeune joueur du club à parapher un contrat.

« On vient pour se qualifier, si possible avec la manière »

« J’ai eu la chance d’être sélectionné dans les équipes de France de jeunes, dès les moins de 16 ans, raconte le natif de Laxou, à un jet de pierre du centre de formation de l’ASNL. C’est un avantage qui te protège un peu plus par rapport aux autres, ceux qui signent un contrat aspirant. Ensuite, c’est le travail personnel qui paie. J’ai toujours essayé de montrer à mes entraîneurs que je méritais leur confiance. »

Pablo Correa est le premier à la lui accorder. À 17 ans seulement, Benjamin Jeannot est lancé dans le grand bain de la Ligue 1 par le coach uruguayen. Histoire de l’aguerrir un peu, Nancy le prête deux ans plus tard à la Berrichonne de Châteauroux, un étage en dessous, où il inscrit dix buts en 37 matches.

Quand il revient en Lorraine, à l’été 2013, son club évolue, lui aussi, en Ligue 2. Pour trois points, Nancy échoue alors dans sa quête de remontée immédiate. En prenant la route de l’exil, Jeannot va retrouver l’élite, puisque le FC Lorient l’attire dans ses filets.

Depuis la saison dernière, l’attaquant d’1,83 m tente de s’imposer dans le “onze” de Sylvain Ripoll. Avec des hauts, à l’image de son doublé en moins d’une minute, en décembre dernier à Toulouse, mais aussi quelques bas. Depuis sa dernière titularisation, le 23 janvier, soir de défaite à Nice, Jeannot reste cloué sur le banc.

« Dans ces cas-là, il y a toujours de la frustration, dit-il. C’est la décision du coach. Mais il faut rester positif et continuer à bosser. »

Dans l’immuable 4-4-2 des Merlus, Majeed Waris et Benjamin Moukandjo ont une longueur d’avance sur le Meurthe-et-Mosellan, auteur de cinq buts depuis le début de la saison. Or le duo ghanéo-camerounais, rarement réuni en raison de blessures et de suspensions, est désormais opérationnel.

Hier soir au Moustoir, Jeannot a encore pris place sur le banc, pour la venue de Montpellier (1-1), n’entrant en jeu qu’à la 83e , au relais de Moukandjo.

Sevré de Ligue 1, c’est donc avec gourmandise que le garçon âgé de 24 ans lorgne le huitième de finale de Coupe de France, mercredi à Sarre-Union. Car si le FC Lorient peut se présenter au stade Omnisports, il le doit en grande partie à Benjamin Jeannot, décisif depuis l’entrée en lice des Morbihanais dans la compétition.

En 32e de finale, contre Tours (L2), c’est lui qui a permis d’éviter des sueurs froides inutiles en inscrivant le but de la victoire, tout au bout des arrêts de jeu (3-2). Et en seizième, il a ôté une belle arête du dos des Merlus, grâce à un doublé en prolongation, sur la pelouse de Boulogne, compagnon du Racing et des SRC en National (1-3 a.p.).

« Les coupes, d’habitude, ne me réussissent jamais, sourit-il. Or là, j’ai déjà marqué cinq fois, en comptant mes deux buts en Coupe de la Ligue (le parcours de Lorient s’est achevé en quart de finale, contre Bordeaux) , soit autant qu’en championnat. Moi qui n’ai jamais passé un tour jusque-là ! »

Après le tirage au sort des huitièmes, Benjamin Jeannot a reçu un message d’Amara Keita, le défenseur sarre-unionnais. « On s’était perdu de vue depuis le centre de formation, précise-t-il. Avec Fabien (Lippmann) , ça fera plaisir de se revoir. »

Depuis quelques années, les trajectoires des ex-pensionnaires de l’ASNL se sont bien éloignées. En Alsace Bossue, les recalés du monde pro rêvent de créer l’exploit. Du côté de Lorient, on veut éviter la faute professionnelle.

« On s’attend à un match compliqué, assure celui qui espère marcher sur les pas de Kevin Gameiro. Mais on vient pour se qualifier, si possible avec la manière. Le meilleur moyen pour y parvenir, c’est encore de respecter l’adversaire. »

Celui qui dit vivre cette saison sa « plus belle Coupe de France » a bien l’intention de prolonger le plaisir. Sarre-Union est prévenu : Benjamin Jeannot a les crocs.

 

Source DNA.fr

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