9 février 2016 à 16:20

L’école lorientaise

Ex-disciple de Christian Gourcuff, l’homme qui a façonné le FC Lorient à son image, le très discret Sylvain Ripoll a pris la succession à l’été 2014. Sans faire de vagues, le Breton de 44 ans y perpétue la tradition de beau jeu, basé sur la qualité technique et la rigueur. Contre Sarre-Union, tout relâchement est proscrit.

L’exigence lorientaise n’est pas un vain mot. Là-bas, il y a un temps pour tout. Vouloir s’entretenir avec Sylvain Ripoll avant l’heure s’avère ainsi impossible.

Au lendemain de la victoire en Ligue 1 contre Reims (2-0), fin janvier, le coach était ainsi « injoignable » jusqu’au mercredi suivant et la virée anxiogène au Parc des Princes, où les Merlus ont fait de la résistance en première période avant d’être emportés par la machine parisienne (1-3).

« Quand on se montre suffisant, le foot vous renvoie à vos études »

Puis il a fallu basculer sur la réception de Montpellier, samedi soir au Moustoir, match important dans l’optique du maintien. Les Morbihannais sont parvenus à arracher l’égalisation (1-1), en dépit de l’expulsion après la demi-heure de jeu de Bellugou.

Au sortir de cet éreintant « marathon de matches » en une semaine, Sylvain Ripoll a pu s’accorder une demi-journée de repos et de répit, autour d’un repas dominical en famille.

Mais les échéances à venir – demain à Sarre-Union, samedi à Nantes – ont tôt fait de le rattraper.

« Nous avons deux gros objectifs dans l’immédiat, dit l’ex-milieu de terrain formé au Stade rennais. Le premier, c’est de nous donner de l’air en Ligue 1 et de nous mettre rapidement à l’abri (Lorient occupe la 12eplace après 25 journées, à 5 points du premier relégable). Le second consiste à aller en quart de finale de la Coupe de France. »

Pas question, donc, de prendre ce déplacement en Alsace Bossue à la légère. Les amateurs de l’USSU ont été « supervisés » par un observateur lorientais, qui a livré son rapport à Sylvain Ripoll.

« On les connaît un peu mieux, désormais, indique celui qui a passé dix ans dans l’ombre de Christian Gourcuff. Malgré leur classement (dernier en CFA) , c’est une équipe très cohérente qui joue proprement au ballon, avec des joueurs de qualité qui ont fréquenté les centres de formation. Dans un contexte particulier, ils sont capables de se sublimer. Je ne parlerai pas de piège, parce que cela ne veut pas dire grand-chose, mais de match difficile à négocier. »

Pour éviter de grossir la liste des clubs pros qui ont été boutés hors de la Coupe de France par plus petits qu’eux, Ripoll dit « lutter contre la forme de décompression inconsciente » qui peut s’immiscer dans l’esprit de ses joueurs.

« Quand on se montre suffisant, le foot vous renvoie à vos études, assène-t-il. L’écart de niveau entre une équipe de Ligue 1 et une autre de CFA doit ressortir à un moment, à condition de respecter la compétition et les gens. Il faut du sérieux et de l’investissement, en termes d’intensité et d’agressivité. »

Si Sylvain Ripoll devrait faire tourner son effectif avant le déplacement à la Beaujoire, il dispose de suffisamment d’atouts sur le banc, à l’image de Mesloub ou Jeannot, pour rendre chèvre les Sarre-Unionnais.

Avant de vouloir marcher sur les pas de l’équipe de 2002, celle qui avait remporté la Coupe de France et offert le premier et seul trophée au FC Lorient, Sylvain Ripoll – convalescent, il avait suivi l’épopée sans y participer – veut « déjà atteindre les quarts ».

Chez les Merlus, il y a un temps pour tout. Et sûrement pas pour fanfaronner.

 

Source DNA.fr

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