10 février 2016 à 08:19
Koray Ozcan: Little Big Men !
Koray Ozcan sait qu’un certain scepticisme l’accompagnera toujours, que ses 176 centimètres seront éternellement sujets à caution. « J’ai envie de dire aux clubs : “Faites-moi confiance, ça paiera” », rigole le joueur de 21 ans.
Sarre-Union est allé au-delà des clichés en le recrutant l’été dernier. Et en Alsace Bossue, on n’a pas eu à le regretter.
« J’ai gagné la confiance du coach et du public. J’en suis très fier »
« Je savais que cette saison serait un combat. » Car Koray Ozcan quittait pour la première fois “sa” Savoie et son club formateur, Évian. « J’ai fait changer d’avis les supporters qui pouvaient me trouver trop petit. J’ai gagné la confiance du coach et du public. La saison n’est pas encore finie, mais j’en suis très fier. »
Dans la confrérie si particulière des gardiens de but, celui de l’USSU détonne avec son gabarit atypique. Il en a fait une intarissable source de motivation. « Plus jeune, c’était parfois dur. Je voyais les autres culminer à un mètre quatre-vingt-dix, quand moi je ne poussais pas... »
Forcément, il se cherchera des modèles à sa taille, notamment Jérémie Janot, 176 centimètres lui aussi, et malgré cela 255 matches en Ligue 1 et 101 en Ligue 2. « Si lui y est arrivé, pourquoi pas moi ? », lance Koray Ozcan, déterminé à forcer son destin.
Des remarques, acerbes évidemment, le Savoyard en a entendues beaucoup. « C’est frustrant, ça fait mal. Mais j’ai un gros mental. Je me dis tous les jours que mon travail va payer. Ça vient de mon éducation. Mes parents ont beaucoup de caractère ! »
C’est aussi pour cette famille qu’il chérit tant que Koray, supporter inconditionnel de Fenerbahçe, s’accroche à son rêve.
Au printemps dernier, celui-ci s’était effrité, quand Évian ne l’avait pas conservé. « Pour eux, je ne pouvais pas passer pro. Je n’ai pas oublié, ça reste une blessure. J’ai envie de prendre ma revanche, montrer qu’ils se sont trompés. » Malicieusement, le gardien souligne que lui est en 8e de finale de la Coupe de France, pas l’ETG.
Ce 8e de finale, justement, Koray Ozcan l’attend avec « excitation ». « C’est quand même un sacré rendez-vous. C’est peut-être le premier et le dernier… »
Pour la première fois de sa jeune carrière, il est un acteur de cette épreuve mythique, lui qui en était tombé amoureux en 2013 quand Évian, sous son regard attentif, avait éliminé le PSG de Beckham et Ibrahimovic.
« J’espère avoir la baraka ! »
« Jouer contre un club de Ligue 1 à domicile, c’est un magnifique cadeau que l’on fait à nos supporters. C’est bien, parce qu’on ne leur en a pas fait beaucoup cette saison… »
Le gardien de l’USSU ne veut surtout pas incriminer la Coupe pour expliquer la mauvaise situation en championnat. « On n’était déjà pas bien avant toute cette euphorie. Il faut être franc : sans elle, notre saison serait catastrophique pour l’instant. »
Sarre-Union brille donc en Coupe, à l’image de son dernier rempart. « J’ai eu de la réussite, même si j’ai toujours su faire l’arrêt qu’il fallait. » Koray Ozcan sait que la Coupe permet d’attirer les regards. « Je veux montrer que je peux évoluer à un niveau supérieur. »
Et après sa prestation remarquée contre Niort, il entend récidiver face aux Merlus. « J’espère avoir la baraka ! » Pour lui, pour son équipe. « C’est un quart de finale qui nous attend... »
Ce soir, au moment d’entrer sur la pelouse, le Savoyard cherchera sans doute les regards bienveillants de Yusuf, son papa, de Ferdi, son grand frère, et de Raphaël, son ami d’enfance.
« Mon père est déjà venu me voir jouer à Sarre-Union. Pour Ferdi et Raphaël, c’est la première fois. Cela me donne une force supplémentaire. » La force de prouver qu’il a l’étoffe d’un grand.
Source DNA.fr
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