23 juin 2018 à 11:08

Revue de presse avant la finale de la coupe d'Alsace

Entre une équipe de Sarre-Union, qui représentera ce coin appelé bossu et disputera sa finale pour la première fois, et celle du SR Colmar, dont le parcours a été bosselé, la Coupe d’Alsace aura à choisir. Elle ira, comme souvent, à celle qui aura su la désirer le plus, le tout entre deux managers passionnés.

Les “Bossus” ou les “Bosselés”

Ça y est. Dans quelques heures, une page du football alsacien se refermera. Née en 1947, la Coupe d’Alsace fera sa mue, se déshabillera de ses clubs les plus huppés – qui disputeront celle du Grand Est désormais –, se réjouira de la seule présence de ses clubs de district.

Ce sera un (gros) poil de prestige en moins, pour un peu plus de popularité espérée. Encore que tout à l’heure, le public a des chances d’affluer en nombre, surtout accouru de la proche Sarre-Union, spectateurs épidermiques s’il fallait les définir.

« José ? Quand il perd, il est aussi débile que moi »

« On jouera à Reipertswiller, chez nous, en pays bossu. On sera donc à la maison, sur le jardin d’un ami, savoure ainsi Roudy Keller, le manager sportif et un peu plus de l’USSU. C’est un immense honneur de disputer cette finale, même si elle arrive beaucoup trop tard dans le calendrier. Le championnat de National 3 est terminé depuis plus d’un mois, on reprend dans une quinzaine de jours. Cette programmation est incohérente. »

Mais il fera contre mauvaise fortune bon cœur. « On alignera une équipe mixte entre nos trois équipes seniors. On n’a pas le choix, certains des joueurs de N3 sont partis en vacances », reprend un Roudy Keller, sous le coup d’un gros tracassin, comme l’écrirait si bien Andrea Camilleri, le papa de Montalbano.

Mais si des Hassidou, Merbah et autres ne seront pas là, Sarre-Union ne se pointera pas les pieds carrés à cette finale, la première de son histoire.

« La saison passée, notre équipe réserve était parvenue en demi-finale de cette compétition, alors que nous n’y avions jamais brillé. C’est même la première fois que nous la jouons à fond. Maintenant que nous sommes là, on va disputer notre chance avec des jeunes formés ici comme Ercker ou Topal. Ils sont épatants, ceux-là ! »

Cela dit, Thomas Zerbini (qui rentre de vacances), Martial Riff, Amara Keita, Yann Schneider et Jean-Philippe Djé, sans citer tout le monde, seront là. « Et moi, je veux cette Coupe. Il me la faut », réclame Roudy Keller.

Le manager, mécène et ancien président de l’USSU sait aussi parler de son adversaire, de José Guerra particulièrement, son manager général depuis quelques mois.

« Hormis ce samedi, je lui souhaite de réussir à Colmar. Et comme il réussit tout ce qu’il entreprend, je ne me fais pas de souci, raconte celui qui voulait l’attirer en Alsace Bossue il y a quelques années. On affronte le roi de la Coupe. On a la même passion, le même caractère et on déteste la défaite. Quand il perd, il est aussi débile que moi », éclate de rire Roudy Keller.

Le roi de la Coupe est… Colmarien

D’ailleurs, on file à Colmar écouter son manager général (et futur coach), vainqueur à… huit reprises de la compétition, cinq comme joueur à Vauban (1986, 1987 et 1989) puis à Schiltigheim (1996, 1998), trois comme coach du même Sporting (2004, 2005, 2012). Sans oublier deux finales perdues face à… Vauban, comme joueur et comme coach (1995, 2003).

« Quand j’évoluais dans le club strasbourgeois, la Coupe d’Alsace était l’objectif premier, un peu une Coupe de France locale, sourit José Guerra. Même si elle a perdu un peu de son éclat, elle reste un superbe trophée à accrocher à son palmarès. »

Son club, qui a raté de peu l’accession en Régional 1 (puni par quatre points de retrait), bosselé par son dépôt de bilan avant d’être rebaptisé en Stadium Racing Colmar, espère refaire parler de lui positivement. « On a connu pas mal de contrariétés. Cette finale, c’est faire parler de nous en bien. J’en suis heureux pour les dirigeants et la ville, le mérite en revient à Pape Dieye, qui a cru en ses jeunes joueurs, les faisant progresser. »

Heureux de « retrouver Roudy Keller, un dirigeant hors-norme » en face de lui, comme le maire de la commune d’Alsace Bossue (Marc Séné) dont il est l’ami après avoir été son coéquipier à l’AS Strasbourg, il livre son analyse.

« Même si Sarre-Union ne disposera pas de tous ses joueurs de National 3, son équipe sera en position de favori. Nous aurons toutefois l’avantage du rythme, ayant encore disputé une rencontre de championnat dimanche dernier. Ça promet un beau moment, sur une belle pelouse, dans un cadre magnifique, avec du public, chez Monsieur Riffel, un homme qui fait beaucoup pour le ballon. »

Entre les “Bossus” et les “Bosselés”, il s’agira de bien le faire rebondir. Et de graver son nom sur le trophée, pour entrer dans une histoire qui s’achèvera ce soir…

Diminué, mais déterminé

C’est une première victoire : Sarre-Union a réussi à constituer un groupe de quatorze joueurs, chargé de ramener pour la première fois le trophée en Alsace Bossue.

Avec un championnat achevé le 19 mai et un dernier match disputé le 6 juin (la demi-finale contre Obermodern), ce n’était pas gagné d’avance. « La plupart des joueurs sont en vacances, et c’est normal, indique l’entraîneur Farid Touileb. Il ne faut pas leur en vouloir. »

Avec des joueurs des équipes “Deux” et “Trois”

En plus des joueurs, justes physiquement, comme Imad Merbah ou Vianney Schermann, l’USSU devra se passer d’autres cadres comme Mohamed Al Hammaoui, Omar Hassidou ou encore Mathieu Crouzat.

« Ça me fait ch… de ne pas jouer à armes égales, je n’ai pas peur de le dire », assure le technicien vosgien. Le groupe sera donc complété par des joueurs de l’équipe “Deux” et “Trois”.

« J’ai choisi des garçons qui le méritent et dont j’ai la conviction qu’ils sont attachés au club. La majeure partie seront des “tatoués USSU”. »

Face à un adversaire évoluant deux échelons plus bas, les Bas-Rhinois seront « outsiders », selon Farid Touileb.

« Il va falloir créer l’exploit, continue-t-il. On va jouer une équipe qui a le vent en poupe avec un entraîneur (manager) qui l’a déjà gagnée plusieurs fois. Ils sont encore dans une dynamique positive et de compétition. Ils ont à peine fini le championnat. Nous, ça fait un mois. Rien n’est comparable. »

Source DNA.fr

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