3 décembre 2015 à 13:22

Du côté de Schirrhein (3)...

Avec son numéro 8 dans le dos et Nicolas Loison à son côté, il fait le ménage devant la défense du FC Étoile Schirrhein/Schirrhoffen. Franck Bouquiaux est un ratisseur de ballons, insatiable et infatigable.

Bouquiaux s’amende toujours

Il dit qu’il est le chat noir de l’équipe avec ses quatre finales de Coupe du Crédit Mutuel perdues tout au long de son parcours.«Quand j’étais à Weyersheim, j’ai perdu les deux que j’ai disputées, contre Schirrhein la première, puis contre Ohlungen. Depuis que je suis à Schirrhein, c’est pareil. Face à… Weyersheim, puis contre le FR Haguenau II. C’était à chaque fois rageant.»

« On se bat pour le village, puisqu’il est unique »

Quand on aborde Franck Bouquiaux, 26 ans d’âge, dont presque autant passés sur les prés verts, le sourire est donc d’abord teinté de jaune.

Heureusement, l’humeur d’un des boute-en-train du vestiaire schirrheinois change du tout au tout quand on lui demande de retracer son parcours.

«Ma famille habite Weyersheim, je jouais dans la cour de la maison. Quand Sylviane, ma maman, en a eu assez de me voir casser ses pots de fleurs, mes parents m’ont inscrit à la SSW, peut-être pour que je casse plutôt les oreilles de mes éducateurs.»

Depuis, Jeannot (notamment) suit avec le regard d’un papa les évolutions et révolutions de son fiston de footballeur. «Quand j’ai eu douze ans, je suis allé au FR Haguenau, avant de revenir passer mes six premières saisons de senior à Weyersheim.»

Chez le meilleur “ennemi” du… FCE Schirrhein/Schirrhoffen, il se construira de beaux souvenirs, «comme la réception du Racing en Coupe de France, mais c’était au 3e tour, les Strasbourgeois étant alors en CFA 2.»

Comme il se souvient de l’épopée de Schirrhein, vécue depuis les bords de la Zorn.

«Franchement, au début, on était tous un petit peu jaloux de ce qui arrivait là-bas puis, comme je connaissais pas mal de leurs joueurs, j’avais surtout été heureux pour eux.»

Et puis, un jour de printemps 2013, Franck Bouquiaux, qui vit du SAV en chauffage, avait décidé de changer de beurre pour nourrir son appétit de footballeur, changeant ainsi de crémerie.

«En fait, dès qu’on affrontait Schirrhein, je parlais longuement avec Johny Roecklin. Il avait été mon coach quand j’étais jeune à Haguenau, il m’avait fait beaucoup progresser. Alors, quand il m’avait demandé si j’étais intéressé de venir à l’Étoile, j’ai dit oui. Depuis, c’est le grand amour entre nous», rigole le numéro 8 du club.

L’été dernier, il a entamé sa troisième saison sans entamer son enthousiasme. «Quand tu prends conscience de ce que les gens font pour toi ici, tu te dis que tu joues pour un club vraiment spécial. Et puis, voir sept cents personnes se déplacer pour te voir jouer contre un club de Promotion régionale, c’est exceptionnel.»

Obligé d’ouvrir un compte bancaire

Notre récupérateur droitier, qui utilise son autre pied «pour marcher, courir et un peu tacler», a encore les yeux qui piquent à l’évocation du déplacement à Réding lors du tour précédent de Coupe de France. «C’était incroyable. Donc, mon meilleur souvenir de carrière, c’est maintenant», sourit Franck Bouquiaux.

En Lorraine, à dix contre onze, les Schirrheinois avaient été très généreux, et lui avait été très très généreux. «On se bat les uns pour les autres, parce qu’on est super potes même en dehors du foot. Et puis, on se bat pour le village, puisqu’il est unique.»

Le football, il le vit comme une leçon de plaisir, «même s’il est très préférable de sortir victorieux du terrain», et un moment partagé. «J’aime bien parler, plaisanter. Même juste avant le coup d’envoi d’une rencontre, je suis décontracté. C’est ma manière de me concentrer.»

Et s’il ne calcule pas ses efforts sur une pelouse, il a toutefois été promu trésorier de la caisse des joueurs. «J’encaisse des amendes pour des avertissements pris pour contestation, pour des expulsions suite à des mauvais gestes, pour des retards et des équipements non conformes, pour des oublis à la discipline collective.»

Là aussi, Franck Bouquiaux ratisse large, sanctionnant toute faute même anodine. «Comme j’avais trop d’argent liquide sur moi, j’ai préféré ouvrir un compte bancaire », éclate de rire celui qui aime enfiler son peignoir du Paris SG, une fois sa douche prise.

«Je suis un grand fan du PSG et mon modèle, Marco Verratti, est le meilleur joueur de la L1. Techniquement, physiquement, il sait tout faire. Le croiser en Coupe de France serait énorme.»

Désormais, il attend «sans crainte particulière» une équipe de Sarre-Union que lui et ses coéquipiers avaient fait souffrir jusqu’aux tirs au but en Coupe d’Alsace en 2014. «Perdre ainsi avait été très frustrant.»

Ce dimanche, même Adeline, sa compagne « pas vraiment foot », sera là pour l’encourager. «Ce serait génial de se qualifier pour les 32es de finale.»

Et Franck Bouquiaux éclate encore de rire. «Pour le tour d’après, je suis un peu coincé. J’ai réservé une semaine au ski. Il y a deux mois, je n’avais pas prévu tout ça.»

Et il souffle qu’il est prêt à faire amende honorable au cas où…

 

Source DNA.fr

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