16 janvier 2016 à 11:28

Focus sur Amara Keita

Il est l’un des défenseurs centraux de Sarre-Union, répare un genou qui le fait souffrir depuis samedi dernier et le match de Drancy. Mardi, cet habitué de la Coupe de France espère être d’aplomb.

Amara amarré au plaisir

Il est difficile de s’imaginer Amara Keita avoir eu Zidane et Ronaldo comme premiers modèles, sans oublier Lucho Gonzalez ensuite, l’ancien joueur marseillais lui valant d’avoir été surnommé ‘’El Comandante’’ par ses amis.

Le défenseur central franco-malien impressionne par son gabarit, loin des standards dévolus ordinairement aux numéros 10. 92 kilos répartis sur 190 centimètres de hauteur, sans oublier un bon 47,5 pour protéger ses pieds.

« J’ai pourtant commencé comme meneur de jeu ou attaquant. J’aimais bien tripoter le ballon, m’approcher du but adverse. Je ne suis devenu défenseur que lorsque je suis allé au centre de formation de Nancy. J’ai appris à prendre du plaisir à ce poste, surtout qu’on avait une équipe où on aimait toucher la balle. »

« Je dois à chacun de mes éducateurs mon parcours »

Avant cela, il y a eu le football de quartier quand il était « le plus jeune de la bande » du côté de Farébersviller, toujours surclassé dans les clubs où il passera ensuite, dans sa ville, à Merlebach et Creutzwald.

« Toute la famille jouait au foot, à commencer par mon père. C’était presque naturel d’y aller. Je dois à chacun de mes éducateurs mon parcours. »

Il avait grandi ainsi, dans les poussières d’usine en plein bassin houiller, là où on allait au charbon au sens propre comme on allait à la messe, propre sur soi, presque en communiant et en priant pour garder un emploi qui rendait fier. Là surtout où son papa (Ibrahim), venu du Mali, avait trouvé du travail après des escales à Bordeaux, puis à Paris.

« Il travaillait à la mine de La Houve, raconte Amara Keita. Très vite, j’ai voulu devenir soudeur. Je passais même un BEP Structures Métalliques quand l’ASNL m’avait appelé. J’avais dû renoncer. Et j’ai finalement obtenu un BEP Ventes. »

Donner plutôt que recevoir

Mais il avait retenu l’essentiel de ses très jeunes années, lui qui file vers ses 29 ans. « Ma maman Mariatou et mon papa m’ont appris qu’il était plus important de donner que de recevoir. Alors, j’aime faire plaisir aux autres », dit celui qui distribue à ses proches les maillots qu’il récolte en Coupe de France.

Même s’il estime le championnat «prioritaire», il aime évoquer cette «compétition vraiment à part ». Il en parle respectueusement comme d’une vieille dame qu’il a assidûment fréquentée pendant cinq saisons à Raon-l’Étape.

Croisant la route de Nantes, Istres, Troyes ou Grenoble. Et puis Bordeaux, surtout, quand les Girondins avaient remporté l’épreuve en 2013. Les Vosgiens s’étaient inclinés aux tirs au but en 8e , il était au marquage de Diabaté. Ce dernier avait égalisé à la 113e , répondant à son but. « Un monstre physique. On dit qu’il a des spatules, mais ses pieds marquent. On m’avait commandé le maillot d’Obraniak, il avait déjà été pris. Donc, j’avais récupéré ceux de Hadi Sacko et d’Abdoulaye Keita. »

Il parle de choses aussi plus douloureuses, de cette blessure à la cuisse droite qui avait empoisonné son parcours, même s’il dit « avoir appris à relativiser », et savoure le fait de pouvoir courir, le football le nourrissant.

« J’avais toutes les cartes en main pour devenir pro. Mais il faut avoir un peu de chance, j’en ai manqué. Tout est écrit à l’avance et la vie que je mène me plaît», souffle le défenseur central, qui aimerait devenir éducateur.

Coupure de dix-huit mois

« J’étais à peine arrivé au centre de formation de Nancy que je me suis blessé à la cuisse droite. L’ancien médecin du club a fait un mauvais diagnostic, j’ai continué à jouer en ne pouvant pas trop fléchir une jambe. J’avais dû m’arrêter presque dix-huit mois ensuite. Et ce n’est qu’à la troisième opération, qui a duré trente minutes, que j’ai été guéri. J’avais du sang calcifié entre deux muscles. »

C’est ainsi que le Professeur Mollet remettra en ordre de marche la cuisse d’Amara Keita. Alors, il s’en ira faire des essais dans des clubs belges huppés comme Charleroi et le Standard de Liège, puis en Turquie, dans un improbable club de D2, «où rien ne me plaisait».

Avec un goût amer très prononcé pour la profession d’agent de joueurs, souvent fréquentée par de parfaits illusionnistes.

Un parcours tourmenté

«En Belgique, le RCS Visé, qui évoluait alors en D2 et avec lequel tout s’était très bien passé sportivement, voulait me faire signer un contrat professionnel. L’affaire avait fini par capoter. Plus tard, j’avais appris que mon agent s’était montré trop gourmand pour lui-même. »

Il reviendra alors à Nancy, repris par Pablo Correa avec un statut d’amateur, Sébastien Hanriot, son formateur à l’ASNL, comme éternel protecteur. « On est toujours en contact. Dès que j’ai besoin d’une aide, comme me faire soigner, il m’ouvre les portes du club et de son staff médical. »

Voilà cinq ans qu’il a quitté son nid, qu’il est revenu d’une opération des ligaments croisés, le privant d’une revanche en Coupe de France face aux Bordelais en 2014. Voilà quelques mois seulement qu’il s’est trouvé Sarre-Union comme étape à son parcours tourmenté. «Tout est passion ici. »

Et s’il fait parfois sourire ses coéquipiers, «en refaisant en rêve ses matches dans le vestiaire», Amara Keita espère être de la partie mardi, «seulement si je suis à 100 % de mes moyens». Autrement, il donnera son maillot à un autre. Comme une nouvelle offrande…

 

Source DNA.fr

Commentaires

Capitaine Sory 18 janvier 2016 01:27

Les ligament croisé l'on empêcher de jouer la final de la monté face à Strasbourg mais il a jouer les 2 match face à Bordeaux en 32 puis en 8ème

Capitaine Sory 18 janvier 2016 01:24

Il vient d'avoir 27ans vendredi sinon c'est presque ça, belle article

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