2 février 2016 à 12:35

Focus sur Jean-Philippe Djé

Absent face à Niort puisque suspendu, buteur providentiel samedi contre Chasselay juste après son entrée en jeu, Jean-Philippe Djé s’attend à vivre dix jours très pleins. Jeudi, il fêtera ses 27 ans. Un peu moins d’une semaine plus tard, les Lorientais tiendront lieu de cadeau d’anniversaire.

Djé entre en jeu

Contre Niort, en 16es de finale, on l’avait vu arriver au vestiaire un peu plus tôt que ses coéquipiers, le visage moins souriant que d’ordinaire, les lèvres serrées. Lui avait conservé sa tenue civile, presque une humiliation un jour de match, un jour presque devenu ordinaire pour lui.

«Quand tu pratiques un sport collectif, il y a toujours quelqu’un qui peut te remplacer »

« Quand j’ai pris mon avertissement à Villefranche, j’ai vite su que j’allais prendre un match de suspension. J’étais déçu, mais j’essayais de garder ça en moi. Quand tu pratiques un sport collectif, il y a toujours quelqu’un qui peut te remplacer. Et moi, je lui souhaitais le meilleur. »

Alors, quand Vianney Schermann a inscrit le but décisif dans les dernières secondes du temps réglementaire contre Niort, Jean-Philippe Djé est devenu fou comme un gamin.

« C’était le bonheur le plus total. Cette compétition est à part, tu affrontes des mecs qui vivent pleinement de leur sport. »

Comme l’attaquant de Sarre-Union aurait pu le devenir, si le Racing avait répondu oui à ses rêves de gamin au printemps 2009. Le non entendu l’avait déshabillé de sa tenue de footballeur, laissant ses chaussures se délacer.

« J’avais mis quelques mois à digérer, puis à rejouer. C’est dur et puis tu tournes la page. Quand j’affronte des joueurs professionnels, je n’ai ni rancœur, ni revanche à prendre. Dans la vie, il faut savoir rester positif », raconte celui qui avait commencé son chemin de “footeux” à Darnétal, avant de faire une étape à l’Olympique Paris, puis à Clairefontaine.

C’est là-bas que le Racing l’avait cherché et c’est en Alsace que Jean-Philippe Djé ne trouvera pas le contrat à la mesure de son rêve, même si le Savernois d’adoption se nourrit à faire rouler le ballon.

« C’est ainsi, mais c’est le football qui m’a fait grandir, prendre de la maturité et permis de rencontrer des personnes formidables. Elles m’ont aidé à progresser dans le jeu, elles m’ont surtout marqué humainement. »

Avec un poil de tendresse sur la langue, il ne veut pas en citer une de peur d’en oublier une.

Les fameux « c’est où ça?» de son parcours

Et puis, parce qu’il promène le ballon aux quatre coins du terrain, il va s’amuser à aller dans les endroits les plus bucoliques, les fameux «c’est où ça?» qui dessinent joliment sa carrière.

«Quand on m’avait proposé Jura Sud, je me suis demandé : c’est où ça ? Et quand j’y ai mis les pieds, je me suis aperçu qu’il y avait des montagnes, des villages, des prairies et des vaches. Et qu’il faisait très froid. Moi qui n’avais vécu que dans des grandes villes. »

Rassurez-vous, Jean-Philippe Djé s’était relativement vite adapté, «à force de rencontres», avait même disputé un premier 32e de finale de Coupe de France. « Je suis tombé amoureux de cette compétition en regardant un jour à la télé un petit club éliminer une Ligue 1. C’est incroyable les sensations que ces matches procurent. »

Avec humour, il ajoute qu’il a l’impression que le public passionné de Sarre-Union n’est pas le même selon la compétition. « Plus râleur en championnat, plus supporter en Coupe. À Villefranche, puis contre Niort, les spectateurs étaient magnifiques. »

Grâce à la Coupe de France, il reconnaît avoir vécu ses meilleurs souvenirs de footballeur. Après Jura Sud, il avait ainsi pris la direction d’un autre endroit vert, en signant à Raon-l’Étape. « En 2013, on était allé jusqu’en 8esde finale, j’avais marqué face à Bordeaux quand nous nous étions inclinés seulement aux tirs au but. »

Il avait hérité du maillot de Sertic, gardé le sien que son père conserve précieusement quelque part dans l’appartement familial à Paris. « Dès que quelqu’un veut le voir, il est fier de le montrer », rigole Jean-Philippe Djé.

Le superbe souvenir de Fleury-Mérogis

Il souffle que la Coupe de France donne des ailes, « lie les gens comme aucune autre épreuve », se remémorant ce jour de décembre 2014 à Fleury-Mérogis, dix-huit mois après son arrivée à Sarre-Union, son troisième lieu vert avec des bosses, des prairies, des vaches et un gros village.

« On venait de s’incliner contre eux en CFA, tout le monde pensait que l’affaire allait être pliée pour nous. On était chez eux, sur leur pelouse, mais on était surtout devant nos supporters. »

Et c’est lui qui, au cours de la prolongation, enverra le club d’Alsace-Bossue en 32es de finale pour la première fois de son histoire, 80 ans après sa création. « J’en ai conservé une très grande fierté même si l’équipe actuelle est encore allée plus loin. »

Dans dix jours, Jean-Philippe Djé voudra encore prolonger son plaisir. Même s’il faut passer par la prolongation.

 

Source DNA.fr

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