3 février 2016 à 18:13

Charlot Hamm: il assure les saucisses

Au quotidien, installé en plein centre de Sarre-Union depuis 1985, Charlot Hamm, rebaptisé Charles sur son enseigne, assure pour une société du Mans les gens. Le samedi, quand l’USSU joue à la maison, ce ne sont pourtant pas des rillettes qu’il prépare.

Non, dans son cabanon, Charlot ou Charles donc (le prénom de son père), ou encore Charly comme l’interpellent parfois les gens, s’assure de la bonne cuisson des saucisses blanches et des merguez.

« On vient plus de deux heures avant le début d’un match, pour tout préparer. Couper, trancher le pain, précuire la viande. C’est un vrai travail d’équipe. »

Avec lui, on retrouve ainsi Christian et Roland, mais aussi Danièle, Nicole ou Christiane et puis ceux pour qui la place manque ici, mais que Monsieur Hamm ne veut pas oublier.

« L’ambiance est parfois électrique, mais toujours sympathique. Quand nous sommes vraiment débordés, il m’est déjà arrivé de recruter celui qui passe devant le cabanon. J’en ai même eu un qui était un peu chancelant, encore plus avec un couteau de cuisine », rigole avec assurance notre assureur, pas vraiment en proie à la crise de cette soixantaine qu’il taquine déjà.

Pour résumer, il est revenu au club pour rendre service, lui qui y a joué étant très jeune, avant d’y revenir assez récemment. Sa réputation de rôtisseur avait dépassé le simple cadre familial.

« Je le faisais pour des fêtes de villages. Et Roudy Keller, avec qui je jouais gamin, m’a sollicité il y a une petite dizaine d’années. Je lui ai dit oui. »

Imbattable au jeu des comparaisons

Il évoque ça en souriant, mais le sourire se crispe un (tout petit) peu au moment des comparaisons : parler des saucisses blanches et merguez cuites ailleurs que sur sa grille.

Parce que Charlot Hamm, quand son équipe ne joue pas à domicile, prend la route pour devenir le chauffeur des joueurs. « À Yzeure, Moulins ou Villefranche, je peux voir les matches dans leur totalité. Mais, comme à Raon-l’Étape la saison passée, il m’arrive de donner un coup de main à ceux qui préparent les saucisses. Indiscutablement, on produit les meilleures du monde, pour seulement trois euros. Le top, ce serait de faire des frites. Pas un rêve, juste une idée. »

Contre Niort, ce sont près de « 1800 sandwiches qui sont partis », tout en précisant qu’on descend rarement « en dessous des 450 », peut-être les jours de diète, heureusement très rares à Sarre-Union, ou de tempête comme samedi dernier.

« Et ceux qui stationnent devant mon stand uniquement pour se réchauffer, je leur réclame un euro », plaisante Charlot Hamm.

« Le passage au stade doit rester un moment de convivialité où les différences sociales et autres doivent disparaître. Et un lieu d’humour. Je menace ainsi les arbitres de ne pas les nourrir s’ils ne sifflent pas pour nous, ou je promets au délégué que je possède le pouvoir de stopper un match avec ma fumée si on est mené au score. Ou qu’un billet de 20 euros est planqué entre deux tranches de pain. »

Il vous jure comme ça, qu’avec « trente ans de moins au compteur », il achèterait un trafic, vendrait son bon pain et ses saucisses blanches le long des routes départementales. « Ce serait le bonheur. »

Mais ce dont il ne peut se passer, c’est de son match de football hebdomadaire. « On peut se passer de beaucoup de choses, je ne vous donne pas le détail, mais pas de ça », dit-il d’un rire qui n’en finit plus.

Fumée sur l’autoroute

« En tout cas, si depuis l’autoroute vous apercevez de la fumée un samedi en début d’après-midi, prenez la sortie. Il y a un match à l’USSU. »

Et Charlot, Charles ou Charly et ses drôles de dames méritent assurément le détour. Les saucisses y ont une âme…

 

Source DNA.fr

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