5 octobre 2016 à 12:07

Rencontre avec Mario Modenese

Il a tout juste 21 ans, a débarqué à Sarre-Union sur la pointe des pieds. Mais Mario Modenese entend les faire reconnaître, voire les faire craindre, sur toutes les pelouses de CFA2.
Mario rêve de super

Nice a son Mario, son super-Mario même. Il s’appelle Balotelli, il est fantasque, fou et talentueux. Il est la pointe, comme on appelle savamment et pompeusement un avant-centre aujourd’hui.

Loin de la Côte d’Azur, en Alsace Bossue, Sarre-Union découvre un autre Mario, nommé Modenese, né à Strasbourg mi-août 1995, mais pétri de ce football italien avec lequel il a grandi.

Fan d’Inzaghi et de Del Piero

Gamin, il raconte tout sourire qu’il s’installait devant la télévision et aimait voir filer ce filou de « Filippo Inzaghi, époque milanaise et renard de toujours », ou se régalait des arabesques d’« Alessandro Del Piero sous le maillot de la Juventus Turin », son club de cœur.

Donc, forcément, Mario Modenese est passionné de foot, « au point d’avoir fait la queue pour acheter la version FIFA 17 » du jeu vidéo avec Vivien (sa victime de jeu préféré dit-il), dès mardi. Et, quand on a de tels modèles, il a vite pris les devants sur une pelouse.

« J’ai toujours été attaquant. Certains aiment penser que le football est un jeu où le bonheur est d’empêcher le ballon d’aller au fond du but. Moi, c’est l’inverse. Le seul intérêt de ce jeu, c’est de faire chanter les filets, un son très agréable », sourit le jeune homme originaire de Willgottheim, tranquillement posé sur son mètre 85.

Le football, il l’a découvert très tôt et partout, « dès qu’un endroit se prêtait au jeu, dans la cour de l’école, dans le jardin ou dans la rue », mais à la seule condition que le cousin Lucas soit de la partie.

« Je le suivais partout. Et comme il habitait Pfettisheim, j’ai signé ma première licence dans le club de ce village. »

Le temps passera, les buts défileront, et Mario Modenese filera grandir au SC Schiltigheim, avant de faire un crochet de trois saisons par l’ASP Vauban, puis de « retrouver les copains » à l’AS Kochersberg, une entente entre plusieurs villages du secteur de son enfance. « Je souhaitais retrouver le seul plaisir de jouer, sans me prendre la tête, sans penser seulement au résultat. Et retrouver le côté familial de ce sport. »

Là-bas, il se fera toutefois repérer par le Racing. Il allait avoir dix-sept ans. « J’ai passé trois superbes saisons, j’ai le sentiment d’avoir un peu participé à la renaissance du club, en faisant remonter l’équipe des U19, puis la réserve, en championnat de France, raconte-t-il. J’avais marqué treize buts en DH lors de ma dernière saison. Jusqu’en décembre 2014, je participais à une séance par semaine avec les professionnels, puis plus rien. »

Sans rancœur, il conte qu’il a vu partir le train sans lui, compostant son Bac S en contre-partie.

« Quand tu as presque vingt ans et que tu n’as pas joué une seule fois avec l’équipe première, tu dois être lucide, sourit Mario Modenese. Comme je voulais retrouver un peu de lumière, et arrêter de jouer en équipe réserve, je suis retourné à Vauban. »

Là-bas aussi, il participera activement à la remontée du club en CFA2, inscrivant quatorze buts cette fois.

« Tant que je joue, tant que je marque… »

Et ce pur gaucher, qui se sert du « pied droit uniquement pour monter dans le bus », prendra la route de Sarre-Union cet été.

« J’ai été séduit par le projet du club. Retrouver Fabrice Oumedjkane que j’avais connu comme entraîneur chez les jeunes à Vauban me plaisait. Le bonheur, c’est aussi d’évoluer devant des centaines de spectateurs quand je me contentais de quelques dizaines à Strasbourg, apprécie celui que son papa, sa petite sœur et son oncle (Christian, Alyssia et Bruno dans l’ordre d’apparition) suivent partout. La passion des gens pour le football ici me surprend. »

Après avoir récemment validé son Bachelor Marketing à l’ISEG, il s’est accordé une année sabbatique dans ses études « pour se tester » et voir jusqu’où ses pieds pouvaient l’emmener.

Dimanche dernier, il a marqué son premier but avec l’équipe première (il en est à trois réalisations en Excellence), en Coupe de France, sur la pelouse du Mars Bischheim. « Je joue régulièrement en CFA2, mais ça ne me dérange pas de descendre avec la réserve. Tant que je joue, tant que je marque… »

Mario Modenese rêve désormais de tourner à plein régime. Ça pourrait même devenir super.

Source DNA.fr

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