3 novembre 2016 à 14:16
Rencontre avec Lucas Witz
Joueur sans réserve
Il a fêté ses dix-huit ans, le dernier jour du mois de février 2016. Lucas Witz est très jeune, il a déjà surtout beaucoup voyagé, connu quelques hauts, quelques bas aussi comme la saison dernière. Il était alors au Centre de formation de Troyes.
« Je venais de faire une année pleine à Saint-Avold en U17 Nationaux. Là-bas, Frédéric Ustaritz avait su m’insuffler le plein de confiance. Je me sentais super bien, vraiment, presque sûr de moi », sourit le jeune homme.
« Tu souffres de te passer de ce ballon qui t’a toujours fait courir »Le printemps 2015 tirant à sa fin, il avait été invité par une bonne poignée de clubs à passer des tests. « Nantes, Auxerre, Valenciennes, Angers et Troyes notamment », énumère soigneusement Lucas Witz, qui choisira l’Aube pour tenter de s’éveiller au professionnalisme.
« Malheureusement, je n’ai dû faire que deux ou trois matches amicaux. On m’a vite détecté une mononucléose. J’étais fatigué même quand je ne faisais rien. »
Et il sera contraint au repos forcé pendant de longs mois pour se panser alors que sa tête ne pensait qu’à voir ses jambes se déplier vite sur les pelouses.
« Franchement, c’était très dur. Tu ne peux rien montrer et tu souffres de te passer de ce ballon qui t’a toujours fait courir. »
Tout doucement, Lucas Witz évoque son parcours, ses débuts dans les rues ou dans la cour de l’école de Reding, lui qui avait passé ses toutes premières années à Saverne.
« J’ai logiquement suivi mes copains au club de football du village. » Il était tout d’abord un joueur plutôt tourné vers l’offensive, déjà gaucher, mais il apprendra « à savoir contrôler et passer un ballon » avec son pied droit.
Un peu plus tard, il filera à Sarrebourg, profiter des conseils « de Ghislain Sigoire, un super éducateur », avant de prendre la route de Nancy et de l’ASNL.
« J’en profite pour remercier mes parents, Didier et Valérie, qui m’ont toujours soutenu et pris leur voiture pour me conduire partout. Dès qu’ils le peuvent, ils viennent me voir jouer. »
Il dit aussi qu’il bénéficiait et bénéficie toujours des conseils d’un oncle particulier, ceux de Régis Kaminski, éducateur au SC Schiltigheim après avoir été l’un de ses attaquants. « Il a été professionnel à Dunkerque, a connu une carrière amateur très riche. On s’appelle régulièrement. »
À treize ans, il découvre les bonheurs de l’internat. « Comme je suis très famille, c’était compliqué de la quitter, mais tu sais aussi pourquoi tu fais ce choix-là. »
Trois ans plus loin, l’aventure nancéienne se terminera. Lucas Witz avait reculé sur la pelouse, il avait aussi participé avec la sélection lorraine des U15 à la finale de la Coupe Nationale face à la Méditerranée.
« Je savoure, mais je sais surtout que je dois encore progresser »« Une aventure superbe avec Franck Boschetti, un des entraîneurs qui m’a fait beaucoup progresser », ponctue celui qui, sans trop regarder le football à la télévision, apprécie toutefois les courses de David Alaba sur le flanc gauche du Bayern Munich.
Son parcours à lui se poursuivra à Saint-Avold, puis à Troyes avant de bifurquer vers Sarre-Union. « Après un match de gala à Sarrebourg cet été, Charles Gachenot m’a proposé de le rejoindre pour intégrer l’équipe réserve qu’il dirige. »
Quant à Lucas Witz, qui a vite dit oui, il voulait juste retrouver du temps de jeu et un peu de ce plaisir qu’il avait égaré du côté de Troyes. « En plus, je le faisais pas loin de la maison familiale. C’était mon choix. »
Mais il affirme qu’il ne pensait pas intégrer si vite le groupe de CFA2, au point d’être titularisé à cinq reprises déjà. « J’espérais avoir cette chance-là au bout de cinq ou six mois. Bien sûr que ça me touche de voir Fabrice Oumedjkane m’apporter sa confiance. Ça me rend même fier, pour tout dire. Je savoure, mais je sais surtout que je dois encore progresser. Tout va très vite à ce niveau, faut s’habituer », explique celui qui n’a jamais évolué en U19.
Alors, il passe son temps à courir (vite) sur la pelouse, avec le soin « de bien défendre d’abord », et à (bien) écouter les conseils de ses coéquipiers forcément plus expérimentés.
« Dans le vestiaire, j’ai la chance d’avoir des gens qui ont été professionnels ou qui sont passés tout près d’une carrière. Alors, je prends ce qu’ils me donnent généreusement », dit-il quand il cite aisément les noms de Yann Schneider ou de Martial Riff.
« Malgré mon manque d’expérience, malgré notre début de saison très moyen, j’essaye d’apporter ce que je peux, je mouille mon maillot et j’aimerais bien apporter ma pierre à l’édifice. »
Lui, qui s’apprête à passer son Bac à Sarrebourg, est également un étudiant footballeur. « Très sociable », comme il le souffle, Lucas Witz a soif d’apprendre, de sortir pleinement de sa réserve en quelque sorte…
Source DNA.fr
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