3 janvier 2017 à 09:37

Rencontre avec Koray Ozcan

Depuis juillet 2015, il est le gardien de l’US Sarre-Union. Et même si ses plongeons n’ont pas pu éviter à son club une descente en CFA 2, Koray Ozcan est une valeur montante.
Le “plongeur” vise haut

Contre le Racing en Coupe de France, il aurait peut-être mérité d’être décisif. Quand il avait superbement repoussé sur son poteau gauche cette reprise à bout touchant de Baptiste Guillaume, on s’était dit que Koray Ozcan serait le héros de la rencontre. Mais Khalid Boutaïd avait bien suivi l’affaire, poussant le ballon au fond des filets.

L’impression de passer un examen à chaque match

« J’ai revu l’action dix fois à la vidéo car je me sentais un peu responsable sur le coup. Les images m’ont rassuré quant à ma culpabilité. Et puis, j’ai eu plein de messages encourageants », souffle le Savoyard de Thonon-les-Bains qui a passé son adolescence à se former à l’ETG, sans basculer vers le professionnalisme à l’âge adulte.

C’est dur à enlever les étiquettes qu’on vous colle dans le dos sans même prendre le temps de vous voir. Koray Ozcan culmine à 176 centimètres de hauteur, Koray Ozcan ne devrait donc pas être gardien de but dans ce football dit moderne. « À chaque match, j’ai l’impression de passer un examen qui me donne le seul droit de me présenter au suivant si je suis impeccable », ressent le jeune numéro 1 de Sarre-Union (22 ans le 1er février prochain).

Il a passé jusqu’ici l’essentiel de son temps à tenter de convaincre, à chercher un peu de reconnaissance, sans réclamer la lumière des projecteurs, celle de L1, L2, voire du National.

« J’ai celle de mon club et de mes coéquipiers, dit-il avant d’avouer sa (petite) frustration. C’est vrai que j’attendais un peu plus en fin de saison dernière, mais seuls mes proches et mes amis m’ont appelé. Tu as l’impression de faire un sprint, sauf que la ligne d’arrivée n’existe pas. »

Donc, Koray Ozcan a eu des propositions, de « clubs de ma région d’origine », de Chypre ou de Turquie et surtout « rien de concret », comme il le concède avec une pointe amertume qu’il n’arrive pas à feindre.

« Ma satisfaction est d’avoir convaincu ceux qui m’ont vu jouer, mes coéquipiers, mes dirigeants et les gens de l’USSU. Ça fait du bien de se sentir apprécié, et c’est pour ça que je suis resté. Le club m’a présenté un projet qui m’a plu. »

Malheureusement, il se blessera pendant sa préparation cet été, doit aussi faire avec une concurrence accrue. « On est trois sur le poste (Jean-Philippe Mathis et Ange Kodion) , je me dois d’être irréprochable pour rester le numéro un. »

Il dit alors qu’il a amélioré sa musculature et ses sorties aériennes. « Je n’hésite pas y aller », reprend-il en citant Roland Christmann, celui qui l’a pris en main depuis son arrivée à Sarre-Union en juillet 2015. « Il est là dans les moments difficiles, il me porte, me conforte. »

La frayeur du 22 novembre où tout aurait pu basculer

Avec une pudeur contenue, il parle de ce 22 novembre dernier où tout aurait pu basculer quand il avait cette fois plongé dans un ravin avec sa voiture. « Elle a terminé comme épave, j’ai eu un peu plus de chance, sourit-il. Je rentrais de l’entraînement, il y avait une petite pluie, ma voiture est allée dans le bas-côté, j’ai donné un petit coup de volant et elle est partie. »

Heureusement pour lui, d’autres coéquipiers (Zerbini, Riff, Modenese et Djé), qui le suivaient, lui avaient porté secours et prévenu les pompiers. Le lendemain, il était de la victoire à l’ASIM.

« On se reprend collectivement et j’ai la sensation d’être de plus en plus décisif individuellement, d’avoir un vrai apport. Alors, je m’accroche et je travaille. »

En espérant secrètement que son silence fera un jour grand bruit…

Source DNA.fr

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