27 janvier 2017 à 09:02

Un supporter pas comme les autres

Jour pour jour, Thomas Kieffer, qui a fêté ses 40 ans à l’orgue du village dimanche dernier, a tenu à marquer cet événement insolite, qui coïncide à quelques jours près… aux 40 ans de vie de la pasteure.

Fidèle supporter de l'USSU, notre partenaire Thomas Kieffer, agent général Allianz à Sarre-Union est également organiste depuis 40 ans.

En ce dimanche, Théo Follénius, trésorier du conseil presbytéral adressé des paroles d’accueil pour le culte interparoissial à Weyer : « ce culte a quelque chose de spécial. C’est le jubilé de l’organiste Thomas Kieffer ». Il a interprété seul son premier cantique le 22 janvier 1977.

C’est en septembre 1969 alors âgé de 6 ans que le jeune Thomas prend, avec une poignée de copains, le chemin de l’école de musique de Drulingen pour y apprendre le solfège et à jouer de l’accordéon avec le professeur Frédéric Uhry. Son parrain l’emmène un jour dans un magasin de musique pour lui offrir un clairon tandis que le pasteur Daniel Ruch, suffragant et hébergé par la famille Kieffer, lui offre un disque avec les succès de Heintje joués à la trompette et c’est le déclic : Thomas veut être trompettiste. C’est le professeur Georges Poulat, qui lui dispensera les cours à Drulingen avec son ami de toujours Pierre-Paul. Il demandera à sa confirmation à ses parrains et marraines de ne pas lui acheter de cadeaux préférant une cagnotte pour s’acheter sa propre trompette.

« Je suis loin d’imaginer alors qu’un jour je serais assis à sa place à l’orgue ».

En 1974, il intègre la musique municipale de Drulingen devenue Philharmonie, au pupitre des trompettes poste qu’il occupera pendant 30 ans. Sa sœur Betty, sacristaine, l’emmène le samedi après-midi pour nettoyer la poussière des bancs de l’église. Elle l’autorise à jouer quelques notes sur l’harmonium. D’une main il joue « Nun danket alle Gott… ». Peu à peu il fait connaissance avec l’orgue, cet instrument avec un tuyau par touche et par jeu, avec de nombreuses notes et de jeux, avec une collection de sonorités, plusieurs claviers, un pédalier !

Thomas se souvient : « au décès de « Schuhnickels » Émile, organiste de la paroisse, la famille me demande de porter la croix lors de l’enterrement. Je suis loin d’imaginer alors qu’un jour je serais assis à sa place à l’orgue là-haut ! »

Jusqu’au jour où Théo Follénius, de passage à l’église pour régler l’angélus, me propose de visiter les coins insolites de l’église. Théo se rappelle : « je lui fais visiter les lieux mystérieux, cachés de l’église, une ascension au clocher d’abord, l’horloge sur le chemin de la descente et enfin l’orgue dont les sonorités le fascinent ». Fier, il ne lâche plus l’idée d’apprendre à jouer de ce noble instrument.

Robert Tony, lui-même organiste, pasteur à Weyer de 1973 à 1980 enseignera donc au jeune Thomas des cours d’orgue le lundi soir à l’église « et si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est que cela fait exactement 40 ans jour pour jour, que j’ai interprété seul mon premier cantique « Gott des Himmels und der Erden », lors d’une soirée missionnaire ici même le 22 janvier 1977 ».

Son parcours musical lui aura permis de faire de précieuses rencontres : comme celle du Père Alexis Oliger de Bonne Fontaine en 1977 qui le sollicitera pour de nombreux concerts avec sa trompette et qui l’invitera pour l’enregistrement de deux disques en 1980 et 1982 en lui composant le morceau « Espoir dans la nuit ». Lors de son année sous les drapeaux à Rastatt au sein de la Musique Régionale des Forces Françaises en Allemagne, il se consacrera à la musique. Puis, au départ de Georges Poulat, il enseignera la trompette dans les écoles de musique de Keskastel et Drulingen. Et au départ du pasteur Tony, il enseignera des cours d’orgue à Sylvie Scheuer, Patricia Follénius, Joël Brion, Jacky Freund, Emmanuel Follénius, et d’orgue électrique à Sandrine Guth, Patrick Holzscherer et Jérôme Camen, ceci de septembre 1986 à décembre 1989.

De nombreuses anecdotes

Il animera régulièrement la fête de Noël des seniors et sera beaucoup sollicité pour des concerts d’église ou animer des cultes, mariages ou concerts à la trompette en accompagnant les organistes Armand Ramm de Haselbourg, le père Joël, d’Eschbourg et bien sûr son ami de toujours Gaston Weber. Il a été instigateur, coordinateur et interprète avec ses élèves et la chorale lors des concerts à Weyer du 8 avril 1987 au profit de la restauration de l’orgue et du 18 décembre 1988 au profit de l’association des non-voyants d’Alsace et de Lorraine. Il a même joué deux ou trois fois le matin de Pâques à 6 h « Wachet auf ruft uns die Stimme » avec sa trompette en haut du clocher.

Une autre grande complicité est celle avec son ami Fabrice Haenel qui lui fera enregistrer trois CD et lui composera plusieurs morceaux dont « La légende de l’Isch » en clin d’œil à ce village auquel il est tellement attaché. 40 années au service de sa paroisse sont bien entendu marquées d’anecdotes et d’émotions : oublier de jouer la strophe d’un cantique ou en jouer une de trop, confondre deux cantiques ou se tromper de mélodie ; un dimanche, par une coupure de courant, le pasteur Tony est allé activer lui-même le soufflet à coups de pédalier pour permettre à l’ordre de résonner. Il y eut aussi ce fameux pari avec le pasteur Ertz le dimanche 23 février 2003 où ils ont échangé leur rôle, Thomas assumant celui de pasteur devant près de 90 paroissiens acquis à sa cause. « Je me souviens que suite aux départs pour mariages de Danièle Leibundguth et Bernard Metzger, je me suis retrouvé seul organiste avec Frédéric Bauer pendant le septennat du pasteur Günther pour jouer les trois cultes quasiment tous les dimanches, comme membre actif au pupitre des basses de la chorale dirigée alors par Nicole Oury », confie Thomas. Un autre souvenir, c’est la présence de son élève d’alors Emmanuel, qui les dimanches où Thomas était à l’orgue, était sagement assis à côté de lui, observant attentivement ses moindres gestes et tapotant sur les touches lorsque l’orgue était éteint pendant la prédication. « Il est devenu l’un de nos organistes depuis ».

40 ans cela représente environ 1 500 cultes, mariages et enterrements compris. À ses débuts Thomas Kieffer notait dimanche après dimanche les cantiques, les préludes et postludes interprétés. Il est heureux devant l’orgue, comme si ses pieds avaient des ailes, ils glissent rapidement et dansent d’une touche de pédalier à l’autre et les doigts courent d’un clavier à l’autre.

Il a été le binôme de sept pasteurs : Robert Tony, Philippe Günther, Danièle Eberlin, Astrid Geyer, Michel Ertz, Anne-Sophie Hahn-Guerrier et Nicole Glod. Sans compter les dépannages dans beaucoup d’autres paroisses comme Drulingen, Rexingen, Gungwiller. Installé à l’abri des regards, humble devant l’orgue, cet instrument, qui est un orchestre à lui tout seul, continue à l’émerveiller et à raffermir sa passion.

Le culte un peu spécial a été agrémenté de plusieurs surprises, la première venant de Séverine Heupel qui a proposé un jeu, genre « les Z’amours » jeu télévisé, où Thomas et la pasteure Nicole Glod ont eu à répondre à des questions pour tester et évaluer les connaissances qu’ils ont l’un de l’autre. En deuxième lieu, le vice-président du conseil presbytéral Willy Rohr a loué le bénévolat de Thomas à l’orgue de Weyer et lui a remis un cadeau pour le moins original, un portrait illuminé de l’organiste en action.

Finalement, Thomas se dit reconnaissant envers ses parents de lui avoir permis d’apprendre à jouer de la musique mais également envers toutes les personnes qui l’auront encouragé et soutenu. Son souhait serait que d’autres jeunes s’intéressent à prendre la relève un jour. Pour marquer ces quatre décennies, il a tout simplement souhaité partager cet anniversaire et a proposé un moment de cordialité au foyer à l’issue de ce culte autour d’un apéritif.

Source DNA.fr

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