15 juin 2018 à 10:53

Fatih Oztürk, de l'USSU à la coupe de Turquie, chapeau l'artiste !

Vingt ans après avoir remporté la Coupe d’Alsace Bossue en benjamins avec Sarre-Union, Fatih Öztürk a soulevé la Coupe de Turquie après un long parcours vers le haut niveau.
Originaire d'Alsace Bossue, ce footballeur a remporté la Coupe de Turquie

« J’ai toujours été fier de dire que je venais de Sarre-Union. » De retour après huit années loin de l’Alsace Bossue, Fatih Öztürk, vient d’y passer une dizaine de jours pour retrouver sa famille et ses amis d’enfance.

Un retour qui suit de près l’obtention d’un premier trophée en tant que joueur professionnel : la Coupe de Turquie, remportée le 10 mai dernier avec Akhisarspor face au Fenerbahçe. Une nouvelle Coupe, vingt ans après avoir soulevé la Coupe d’Alsace Bossue à onze ans avec l’USSU.

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Un destin footballistique qui a mis du temps à se dessiner. Comme de nombreux petits garçons, Fatih a commencé le football à six ans dans le club de sa commune, Sarre-Union, entraîné par Jean-Pierre Irion pendant sept saisons. « Il m’a beaucoup apporté et pas seulement sur le terrain. »

Cet éducateur a d’ailleurs des souvenirs de Fatih. « C’était un bon gardien. Pas hors norme, mais il a toujours eu l’envie de progresser. Il était attentif aux conseils et a toujours été un gagneur. Il n’aimait pas perdre, en match comme à l’entraînement. »

Le jeune gardien, qui jouera un temps stoppeur, va progresser doucement. Parti un an au FC Keskastel il revient à l’USSU, mais n’intégrera jamais l’équipe première.

À vingt ans, Fatih, qui se destine à travailler dans la restauration avec un de ses amis, prend une année sabbatique en Turquie.

Là-bas, il va jouer pour un club amateur, le Yurtkurspor. « On a fait une bonne saison, c’était une équipe sympa. »

Et c’est à l’issue de cette saison que son destin va basculer. Alors qu’il s’apprête à rentrer en Alsace quelques semaines plus tard, Fatih et son équipe jouent un tournoi amical.

« Un entraîneur d’une équipe de 3e  division (Eyüpspor), qui était en vacances à cet endroit est venu voir les vingt dernières minutes. Il arrive à trouver mon numéro et me demande de le retrouver à son hôtel. Là, il me dit que j’ai du potentiel et me propose un contrat pro. Au début, je pensais que c’était une caméra cachée», raconte le Bas-Rhinois.

« Mais il ne rigolait pas. J’ai signé. Ça a été un changement vie important. Du coup, je ne suis pas rentré. Mais ce n’était pas gagné d’avance. Il m’a dit : “Tu vas t’entraîner pendant deux ans sans jouer de match, pour acquérir ce qui te manque. Si tu suis bien ces entraînements, tu peux aller très haut”. C’est là que j’ai eu droit à mes premiers entraînements spécifiques gardiens. Je lui ai fait confiance et j’ai effectivement passé deux ans sans jouer. Ensuite, ils m’ont prêté à un club de 4e  division, Gölcükspor. On y a fait une belle saison et j’ai même marqué deux buts sur penalty. »

Cette première année en compétition ne passera pas inaperçue puisque le club satellite de Trazonspor, le 1461 Trabzon l’enrôle pour jouer en 3e  division.

« Ne jamais arrêter de rêver »

À l’issue de cette première saison à Trabzon, l’équipe monte en 2e  division. « Cette année-là, en Coupe, on élimine Galatasaray, et on gagne un match sur deux contre le Fenerbahçe. »

Il est alors recruté par l’équipe de Trabzonspor, un des cinq plus gros clubs du pays. « Il m’a fallu un an pour me faire une place dans le groupe. Ça n’a pas été facile. »

Lors de sa deuxième saison, il jouera 16 matches, dont cinq en Coupe de l’UEFA. Une expérience qui lui vaut même une vidéo sur Internet intitulée : “Fatih Öztürk : le gardien le plus malchanceux du monde ?”.

Mais il peine toujours à se faire une vraie place dans ce club et décide « de quitter le quatrième club du championnat, pour un club plus petit, qui joue le maintien. J’avais besoin d’un univers plus chaleureux, plus humain, un groupe où on me fait confiance dès le départ ».

Au Akhisarspor depuis l’été 2015, il se blesse plusieurs fois et joue finalement assez peu.

Rétabli en fin de saison cette année, il a pu, avec ses équipiers mener de front la conquête de la Coupe de Turquie, et la lutte pour le maintien dans l’élite.

« Même si on a réalisé un exploit en gagnant cette Coupe, on n’a pas vraiment fêté ça parce que quelques jours plus tard, on avait un match crucial pour le maintien », indique-t-il. Cette victoire en Coupe, c’est un peu comme si Angers battait Monaco en finale après avoir sorti le PSG en demi-finale.

« C’est une grosse fierté. Ça montre que si on le veut et si on est capable de saisir les opportunités quand elles se présentent, on peut aller loin, jouer devant 40 000 personnes. Ne jamais arrêter de rêver. »

S’il se dit prêt désormais à relever d’autres défis dans des clubs plus huppés, il précise en direction des supporters de football. « Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’un sport, qu’un spectacle », les invitant à être compréhensifs avec ceux qui, comme chaque être humain, font parfois des erreurs sur le terrain.

Source DNA.fr

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