22 mars 2019 à 10:00

Portrait de Charles Baltzli, un de nos nombreux supporters

Depuis 1975, le Monswillerois Charles Baltzli a couru plus de 60 000 km. Aujourd’hui, âgé de 87 ans, il se « contente » des marches populaires. Depuis quelque temps, il a aussi renoué le contact avec son équipe de cœur : l’US Sarre-Union.
Charles Baltzli, le fou galopant

Chaque dimanche où se tient une marche populaire, son nom revient inlassablement à l’heure des bilans. Marcheur le plus ancien : Monsieur Charles Baltzli de Monswiller. « Dans le temps, je pouvais même aller jusqu’en Forêt-Noire, les gens me connaissaient, rigole l’octogénaire. Mercredi, Charles Baltzli a pris ses baskets, direction la marche populaire de Romanswiller. Ce dimanche, il sera du côté de Kirrwiller. « À midi, on a la fête des aînés à Monswiller, ajoute l’ancien boulanger. Et le matin même, je pars à 7 h 30 pour faire le 10 km. »

« J’ai commencé par 2, puis 5, 10, 20 et enfin 100 km »

À 87 ans – il les a fêtés le 14 février dernier –, le natif de Neuwiller-lès-Saverne cède toujours à l’appel du plein air. « Je le dis toujours, le sport, ça entretient le physique. » Sa prothèse au genou gauche, posée le 23 juin 2017, n’a aucunement refroidi ses ardeurs. « Elle ne m’empêche pas de marcher. » Mais il y a tout de même un “hic” pour le moment : « Je voudrais encore faire un semi-marathon mais j’attends encore un petit peu, que la prothèse soit bien rodée. »

À l’époque, Charles Baltzli s’enfilait la distance sans broncher. Dans ses souvenirs, il en a bouclé près de 95. Ses marathons se chiffrent eux à « une cinquantaine ». À trois reprises, le Monswillerois a couru le 100 km du pays de Bitche en 1995, 1996 et 1997. Cette montée en régime s’est réalisée presque naturellement. « J’ai commencé par 2, puis 5, 10, 20 et enfin 100 km », énumère-t-il. En 2002, à l’âge de 70 ans, il est parti à l’assaut de “l’Europatreppe 4 000” à Partenen en Autriche, soit une montée d’un escalier composé d’exactement 3 609 marches. Il mettra 47 minutes pour atteindre le sommet. « Il y avait un dénivelé maximal de 86 %, mentionne Charles Baltzli. C’est aujourd’hui un outil de training pour les marathoniens et les équipes professionnelles de football. »

Le ballon rond détient aussi une grande place dans la vie du retraité. Avant de se poster sur la ligne de départ d’une kyrielle de courses à pied, le retraité a longtemps cavalé sur le rectangle vert. Il a notamment mis sur les rails une équipe à La Petite-Pierre et joué pendant de longues années au FC Monswiller. Sa carrière de footballeur s’est achevée au sein de l’équipe des vétérans du FC Saverne en 1981-1982. « J’ai arrêté car j’avais un peu peur. Il y avait des jeunes et ils y “allaient”. Je n’avais pas envie de me blesser. C’est ainsi que j’ai commencé les courses. »

« L’USSU m’a accueilli à bras ouverts »

Dans ses souvenirs, Charles Baltzli avoue n’avoir subi aucun gros pépin physique. « Je ne me rappelle pas… Ah si ! Une fois j’ai attrapé une déchirure mais c’était de ma faute… » Il raconte : « À un kilomètre de l’arrivée d’une course, j’avais une fille à dix mètres devant moi. Je me suis dit : “Il faut que je la rattrape.” J’ai forcé et à l’arrivée, j’ai senti que ça tirait. » Pour la petite histoire, il l’a finalement dépassée. « Mais je me suis dit, plus jamais je fais ça ! »

Sur le bitume ou sur l’herbe, Charles Baltzli a toujours démontré du caractère et de la ténacité. « J’avais du plaisir, rappelle-t-il. Au foot, je ne suis jamais descendu d’un terrain pour dire que je n’en pouvais plus. Pareil à la course. Je n’ai jamais abandonné, je suis toujours allé jusqu’au bout. »

Il y a trois ans, il perdait malheureusement sa femme Claudie. Ce départ le remettait soudainement dans la roue de l’US Sarre-Union, le club phare du secteur évoluant en National 3. Là où il a tapé ses premiers ballons. Comme un besoin de retrouver une sorte de cocon protecteur. « Je suis revenu sur mes jeunes années passées à Sarre-Union et j’ai retrouvé des photos de l’époque. » Pendant trois années, de 1950 à 1952, Charles Baltzli a officié sur l’aile droite à l’USSU. La position occupée aujourd’hui par Vianney Schermann, l’un de ses « préférés » avec le capitaine Martial Riff. Mais au fond de lui, ils les aiment tous. Il les aime tellement qu’il embarque en bus pour suivre leurs aventures. Il était à Épernay, dans la Marne, le 1er  décembre 2018 ou à Sarreguemines plus récemment. « Le club m’a accueilli à bras ouverts. Je suis devenu supporter assidu avec Raymond, Gilbert et Guy. » Lors du dernier match à domicile contre la réserve de Troyes, Charles Baltzli a eu l’honneur de donner le coup d’envoi de la rencontre, en l’honneur de ses 87 printemps fêtés quelques semaines plus tôt. Pour la peine, il a apporté des « beignets et du crémant ».

Comme d’habitude, durant toute cette semaine, l’impatience l’a guetté jusqu’au match du week-end, programmé ce samedi contre les Haut-Rhinois de Biesheim. En guise d’apéritif, l’octogénaire assiste généralement aux parties des super-vétérans de Monswiller. À sa façon. « Mon fils joue encore dans l’équipe à 54 ans, dit-il. Moi, je vais avec eux, je rapporte et distribue les maillots avant le match. Je remplis aussi la feuille d’arbitrage. Puis je ramasse nouveau à tout à la fin. » À Monswiller, c’est aussi lui qui est en charge du tracé de la marche populaire, et ce depuis la première édition il y a 17 ans. « Je viens de préparer la 18e pour le 12 janvier 2020. »

Vous avez dit infatigable ? Oui, mais terriblement rafraîchissant !

Source DNA.fr

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